Le shoegaze se porte décidément très bien et la France semble avoir trouvé ceux qui l’incarnent le mieux. Venera 4 prouve sans conteste avec ce premier album qu’ils sont à l’image de ceux-là : une pointure.
Dès l’entame, le ton est donné : Pygmalion déverse sa voix éthérée sur fond de guitares saturées et lancinantes couplées à une batterie à la reverb assumée. On veut monter le son toujours plus fort, chez soi, dans sa voiture, dans le métro, dans son casque pour en écouter les moindres détails. Le mur du son déployé en arrière-plan est redoutable, laissant les voix s’interposer délicatement dans ce maelstrom sonore qui embarque tout sur son passage.
Plusieurs titres suivront ce schéma, tels que le bruitiste Orange alternant ses nappes noisy à des temps plus calmes et lents, ou le mémorable Black Pawns qui propulse Venera 4 au sommet de son art incarné par My Bloody Valentine.
Entre quelques morceaux plus calmes (Colored Fields est une sorte de chanson des Vaselines passée à la moulinette shoegaze), le groupe français parvient à trouver une voix parfois plus « pop », Aimer Ann en tête de cortège. Some Girls semble plus évident et aurait presque pu faire partie du répertoire des Raveonettes.
Sans chercher à réinventer un genre, Venera 4 parvient au long de ces dix titres savamment travaillés à nous replonger dans un dédale sonore que l’on espérait plus depuis My Bloody Valentine en 2013. C’était sans compter sur la relève française…
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