Live Report – Suede à l’Elysée Montmartre le 28 novembre 2010

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C’était ce soir le grand retour de Suede après 7 ans d’absence ! Indiscutablement le retour pop le plus attendu de 2010. Le groupe au grand complet nous a livré un show diablement percutant avec un Brett Anderson déchaîné. On en n’attendait pas moins, on a été amplement servis au cours d’un show qui restera peut-être bien dans notre top des meilleurs concerts de l’année.

Après l’annonce de la reformation de Pulp pour 2011, Blur qui revient dans les tuyaux, Primal Scream qui célébrait ce week-end les 20 ans de Screamadelica, le revival 90’s semble être de retour et on ne s’en plaint pas ! C’est Suede qui ouvre donc le bal pour pour célébrer en grande pompe le come-back de son Coming Up (entre autres).

Moving

Voilà 11 ans presque jour pour jour que j’ai vu Suede pour la première fois. C’était le 18 novembre 1999 à l’Olympia avec les Super Furry Animals en première partie (et le premier concert où je suis allé avec Ben, mon fidèle acolyte de Merseyside). Rien que de repenser à ce concert, j’en reste encore tout emoustillé ! Il faut dire que mon histoire avec Suede ne date pas d’hier… J’ai vite été contaminé dès Animal Nitrate et The Drowners par mon frère aîné et sa copine ultra fan qui ne tarda d’ailleurs pas à lancer Moving, LE fanzine français de Suede. Je suis encore bien jeune (12 ans !) mais cela ne m’empêchera pas de suivre l’actualité du groupe de près et de continuer en achetant Dog Man Star (en cassette !) alors que tous mes camarades subissaient la déferlante boys bands ! Epoque jouissive des photos dédicacées du groupe… que c’était bon… Bon, passons ces épisodes de jeunesse pour en venir au fait…

New Generation

Après toutes ces années, il faut bien reconnaître que la discographie de Suede n’était pas forcément meilleure avec le temps (on n’en a jamais douté), à commencer par le dernier album A New Morning totalement absent de la setlist de ce soir. J’avoue, j’aurais bien voulu Obsessions. Mais pourquoi s’obstiner alors que Suede nous a livré une setlist digne de la hotte du Père Noël ?
Début tonitruant avec This Hollywood Life que je n’avais jamais entendu en live. C’est un véritable plaisir que d’entendre ces titres de Dog Man Star, album injustement délaissés sur les dernières tournées. L’ambiance est réservée, le public timide, peut-être surpris d’entendre ce morceau en ouverture.

On s’attend à une floppée de tubes et ça ne ratera pas : de She à Beautiful Ones en passant par Filmstar, Trash, The Drowners, Metal Mickey, Animal Nitrate ou l’excellente face B Killing of A Flashboy, les titres s’enchaînent à la pelle, presque sans interruption. On en redemande. Oui, disons-le : Can’t Get Enough ! C’est un raz de marée pop qui envahit un Elysée Montmartre qui peine parfois à se bouger, qui semble mieux connaître les morceaux « récents ». J’ai été surpris du manque d’enthousiasme sur The Drowners par exemple.  En revanche, Trash, Animal Nitrate ou Beautiful Ones restent parmi les titres les plus plébiscités par le public de quadras. On sent cependant que Brett se fait plaisir, n’a rien perdu de son déhanché légendaire ni de sa capacité à faire tourner son micro tel un hélicoptère ! Le son de la guitare de Richard est puissant, Matt à la basse se dandine en accord parfaits avec la batterie fushia de Simon. Neil, quant à lui, semble subir et ne trouver aucun enthousiasme à ce concert événement. Comme à l’accoutumée, le concert se termine sur Saturday Night. On a la tête remplie de souvenirs d’antan… pour une New Generation ? En attendant, retour à la réalité dès demain lundi. Je dirais même Every Monday Morning Comes

1. This Hollywood Night
2. She
3. Trash
4. Filmstar
5. Animal Nitrate
6. We Are The Pigs
7. Pantomine Horse
8. The Drowners
9. Killing of a Flashboy
10. Can’t Get Enough
11. Everything Will Flow
12. By The Sea
13. So Young
14. Metal Mickey
15. The Wild Ones
16. New Generation
17. Beautiful Ones

18. Saturday Night

15 Commentaires

  1. Et pas non plus « She’s in fashion »… 🙁

    Bon petit show, bien rock, mais trop court à mon goût (90 minutes, pas une minute de plus) et surtout un inadmissible rappel avec un seul titre.

    Quant à Neil, effectivement c’est peu de dire que son attitude sur scène était pour le moins… déroutante ! Heureusement que Brett, lui, tenait la grande forme !

  2. Oui, dommage pour She’s In Fashion. J’y ai presque cru sur les premières notes de synthé de Everything Will Flow, que j’aurais d’ailleurs bien troqué contre She’s In Fashion !
    Pour le rappel, la fin sur Saturday Night était parfaite, mais en effet elle aurait pu être précédée de My Insatiable One, The Asphalt World ou même Beautiful Loser en début de rappel…

  3. Moi aussi j’aurai bien aimé un « She’s in Fashion », un « He’s gone », un « Heroine » m’enfin bon, on ne va pas trop se plaindre, vous en connaissez beaucoup vous des groupes qui peuvent se targuer de sortir une telle liste en si peu d’albums ?… moi pas ! Quand je pense qu’on a eu droit à des titres comme « We are the pigs », « New Generation » (enfin !) et l’énormissime « Killing of a Flash Boy », j’ai du mal à m’en remettre… enfin bref le père noël peut aller se rhabiller cette année !

  4. Non on ne va pas se plaindre : 4 titres de Dog Man Star, c’était inespéré ! 5 du premier album, merveilleux. 5 de Coming Up, fallait s’y attendre. Le tout saupoudré d’une face B qui tue et 2 de Head Music, je pense que c’était une excellente setlist. Mais je confirme ce que je dis dans l’article, j’ai eu l’impression que le public connaissait mal Dog Man Star. Pourtant, New Generation, quelle claque !

  5. « New Generation »… c’était abyssal !!! depuis le temps que je l’attendais, en plus Richard Oakes s’est montré impérial à la guitare, je l’ai rarement vu avec autant de maîtrise sur les morceaux ultra complexes de Dog Man Star. Moi aussi mon 1er concert de suede c’était à l’Olympia (1999), j’aurai pourtant voulu assister aux précédents mais je n’étais alors qu’un pauvre étudiant un peu fauché ! (comme beaucoup je crois !).
    Oui, les gens connaissais moins Dog Man Star et maîtrisaient parfaitement Coming Up car plus accessible… en fait, la petite demoiselle à côté de moi n’avait que 5 ans à la sortie de Dog Man Star, et il faut dire que cet album est un univers à lui seul, donc plus indigeste pour la jeune génération alors qu’en réalité cet opus est hors norme.

  6. Fabuleux concert, mais effectivement bien trop court pour ne pas être frustrant. Ce petit rappel riquiqui de rien du tout, c’était franchement pingre.
    Par contre, j’ai au contraire trouvé le public particulièrement chaleureux et reconnaissant, reprenant les paroles en choeur avec une ferveur non dissimulée.
    Brett m’a semblé particulièrement affuté et énergique, incroyablement juvénile (du moins depuis le bar où je me trouvais…). Il conserve une présence scénique incroyable ! Quant aux reste du groupe, je les ai toujours trouvé techniquement en deçà de leur leader, mais ma joie de les revoir de nouveau en live me rend indulgente à leur égard ^^
    L’ambiance était vraiment top et puis des artistes de cette envergure, ça se fait rare. En comparaison, même les BRMC m’ont parus bien fades, le mercredi suivant dans la même salle…

    Espérons seulement que ces retrouvailles se prolongent, le plus longtemps possible 😉

  7. Merci pour cette petite analyse K. Lee Graff. Dire que le groupe est en retrait de Brett, peut-être, mais ce serait un peu réducteur de se limiter à ça quand on voit l’excellent jeu que nous a produit Richard à la gratte. Neil aux claviers en revanche n’a pas été très bon et surtout complètement en dehors de l’enthousiasme global.
    Quant à BRMC à l’Elysée Montmartre, pas étonnant que le groupe ait été très en décalage avec Suede, je les ai toujours trouvés mauvais et chiants sur scène. Et autant les deux premiers albums sont bien (le 2 est une vraie tuerie !), autant je trouve qu’il n’y a plus grand chose à tirer de ce groupe… Jusqu’à nouvel ordre…

  8. Richard est certes bon musicien mais pas virtuose comme l’était son prédécesseur (j’ai un discours d’ancien combattant, je sais ;-)). Matt et lui sont parfois à la traine et ne nous épargnent pas quelques faussetés… Quant à Codling, il a toujours été aussi expressif qu’un poisson mort, rien de nouveau donc, lol !
    Mais bon, même si je ronchonne, j’ai vraiment pris mon pied ce soir là, un vrai régal !

    Oui, les 2 derniers BRMC m’ont également peu convaincue et ce n’est définitivement pas un groupe de scène : on va les voir en concert pour se noyer dans le son et les light show, mais la semaine dernière, même l’ivresse sonore n’était pas au rendez-vous. Leur machinerie est trop bien huilée désormais, limite aseptisée…

  9. Je sais bien que tout le monde ressort Bernard Butler quand on parle de Suede, mais honnêtement, qu’a-t-il fait de bien depuis qu’il a quitté Suede ? Son projet avec McAlmont ? Son album solo ? Ses retrouvailles avec Brett pour The Tears ? Richard Oakes s’est concentré sur Suede avec brio, en assure d’excellentes parties de guitare, à commencer par Beautiful Ones et je ne l’ai pas trouvé à la traîne, que ce soit dimanche dernier ou quand le groupe était encore en activité… Après, chacun son point de vue.
    Quant à BRMC, Take Them On, On Your Own est vraiment un excellent album, ce qui n’est pas le cas des suivants, et encore moins de leurs prestations live, on est d’accord….

  10. J’ai vu Suede en concert pour la première fois en novembre 1994, et j’ai toujours regretté d’avoir loupé Butler de peu, c’est idiot mais c’est comme ça…
    J’ai adoré les cinq autres concerts auxquels j’ai pu assister par la suite (même lorsque Brett avait le pied dans le plâtre, lol), mais, bien que j’ai vu une progression constante dans le jeu d’Oakes, on ne m’ôtera pas de l’idée que seul Butler était au diapason du chanteur.
    Enfin, les goûts et les couleurs…

  11. Je n’ai pas eu cette chance de voir Suede dès 1994, j’avoue que j’aurais adoré et je n’ai jamais douté des talents de guitariste hors-pair de Butler et de ce qu’il apportait au groupe et à Brett. La suite est ce qu’elle est et ça n’a pas empêché à Suede de sortir de bons morceaux, même si pour moi les deux meilleurs albums sont bel et bien le premier et Dog Man Star, quand Butler était encore là.
    Mais la parenthèse The Tears prouve aussi que la paire Anderson-Butler avait peut-être creusé au plus profond de son inspiration sur la période 92-94…
    Je me contente amplement de Richard car je trouve que malgré tout il assure, même si son implication dans les compositions était plus limité que Butler, aucun doute.

  12. Oui K.Lee.Graph, il faut rendre à Butler ce qui est à Butler… un virtuose élevé au conservatoire comme brillant violoniste, lui ayant insufflé tous ses subtils jeux d’une complexité sans égal, qu’il nous sert en dansant autour du message musical sans jamais en dévoiler la mélodie. Non Dog Man Star ne pouvait pas naître de la plume du 1er paysan du coin… cela ne pouvait être que l’oeuvre d’un génie !
    C’est ce lourd héritage que Richard Oakes a dû porter à bout de gratte. Alors oui Jérémie, Richard ne démérite pas et nous a montré sur ce concert un jeu parfaitement maîtrisé depuis toutes ces années : j’étais en face de lui en 1ère ligne, et je confirme que ce gars là mérite sa place au sein du groupe.
    Quant à la séparation de B.Butler, j’ai presque envie de dire qu’elle était inévitable, réécoutez Dog Man Star et vous comprendrez que 2 leaders dans un même groupe n’ont jamais fait bon ménage. A cela, Bernard est saigné à vif par le cancer dont est atteint son père et l’exprime sur des compositions pourtant déjà chargées de mâturité. Et le reste du groupe est animé par une énergie débordante de revoir l’Angleterre renaître du gouffre que le Grunge avait creusé.
    J’oublie beaucoup d’autres critères mais voilà donc pourquoi la collaboration entre Brett et Bernard à travers The Tears n’a pu reprendre à l’endroit ou elle était restée.

  13. Après le concert de fin de tournée au 02 Arena de Londres, le groupe a promis de prendre une décision quant à la pérennisation (ou pas) de sa réunion. Fingers crossed…