Le groupe américain Sparks existe depuis… 1968 ! Révélés au grand public dans les années 70 avec leur tube This Town Ain’t Big Enough For Both Of Us puis lors de leur association avec Franz Ferdinand, Sparks reprend son petit bonhomme de chemin dans son sillon pop teinté de glam. Une continuité qui n’a rien d’exceptionnel mais qui témoigne d’une constance dont pas mal de groupes devraient s’inspirer.
Groupe de stade
Le temps passe vite avec les Sparks, qui en sont déjà à leur 24ème album studio, Hippopotamus. Sortie chez BMG début septembre, la chose nous est livrée deux ans après « FFS », qui était parvenu, notamment en live, à mettre Franz Ferdinand dans le rôle de super groupe de stade servant toujours le même plat depuis qu’il est un super groupe de stade. Terrible malédiction frappant le Royaume-Uni… Mais les Sparks – on l’oublie parfois – sont Américains, œuvrent depuis la fin des années 60, utilisaient les synthétiseurs Fairlight avant Brian Eno. On n’apprend pas à une vieille moustache (emblème portée par le leader Ron Mael) à faire la grimace.
Sparks, objet étrange
Malgré ce savoir-faire, on ne dira pas qu’Hippopotamus est un grand album, ni même un grand disque des Sparks. Comme toujours c’est un objet étrange, mêlant refrains pop, structures fantaisistes, suites d’accords glam rock au piano, riffs à la Queen, parties de chant lyrique, alternant ambiances décadentes, humour potache et codas ardentes. Rien que pour cela, pour ceux qui ne connaissent les Sparks que de nom, l’album vaut de s’y attarder.
Mais, tel un disque des années 90, on est loin du brouhaha créatif qui agitait Kimono My House (1974) et Angst In My Pants (1982). A l’heure où l’esthétique WTF est devenu un genre en soi, Sparks avait avec cet album une carte à jouer, malgré deux leaders septuagénaires. Il faudrait peut-être une dizaine d’écoutes pour apprécier la teneur des textes et passer outre les choix douteux de production (piano et boîtes à rythmes insipides, en particulier). Pour autant, les chansons restent de haute tenue et on ressent toujours la flamboyance et les rires sardoniques. Une dizaine d’écoutes donc. On en reparle dans plusieurs années.
Merci à David pour cette chronique !
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