Ride – Wheather Diairies : l’archétype de l’album dispensable de la reformation

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Ride Wheater Diairies

ride-wheather-diairiesRide, les icônes du mouvement shoegaze ont fait leur grand retour au printemps avec un premier album depuis 20 ans suite à une fin de carrière en eau de boudin. Au final, le fallait-il vraiment ?

Chips et push Facebook

Je ne vais pas revenir sur le statut iconique de Ride, son passé certes éphémère, mais ô combien fort en impact sur les générations qui ont suivi. Et donc pendant longtemps, personne n’imaginait un retour de Ride, eux compris. Finalement, Mark Gardener s’est dit qu’il en avait encore un peu sous le chapeau (je ne parle évidemment pas des cheveux !), Andy Bell avait fini son aventure Beady Eye dans laquelle son sens créatif était presque réduit à néant, alors après tout pourquoi pas. Une chose est sûre, il ne faut pas aborder le Ride de 2017 comme celui de 92. Car le revival shoegaze de ces dernières années, s’il peut apporter satisfaction, ne ressemble en rien au contexte historique des années 90. Depuis, de nombreux territoires musicaux ont été explorés, le web a tout chamboulé, et un groupe, même de la trempe de Ride, redoute certainement l’écoute distraite de l’audiophile d’aujourd’hui, écoutant sur ses écouteurs de smartphone, entre les chips et les push Facebook avant de dire « bof bof le nouveau Ride ».

Ride, trop plat, trop mou

Poser ce contexte était important pour dire que justement j’ai pris le temps d’écouter cet album, de me poser, de le laisser reposer, d’y revenir… Et force est de constater qu’en 25, j’ai aussi changé. Car oui je suis allé les voir à l’Olympia et j’ai adoré, oui j’ai suivi les nouvelles sorties, les infos diverses, donc l’attente était là. Mais en fait, outre la nostalgie, Weather Diaries n’est pas un album qui aura marqué mon année 2017. Non pas que tout soit à jeter, mais parce que je l’ai trouvé un peu trop propre, trop plat… Oui la voix de Mark Gardener est intacte (chapeau, en 20 ans tout le monde ne subit pas le même traitement !), oui on retrouve certaines ambiances lourdes, longues et lancinantes avec de beau duo de voix (Home Is A Feeling).
Paradoxalement, on se retrouve un peu trop souvent dans le ventre mou d’une pop à grosses guitares, à ne pas confondre avec shoegaze. Le titre éponyme en est le syndrôme, bien que l’on puisse imaginer sa puissance en live. Et ce qui pêche aussi, c’est toutes ces facilités dans lesquelles on n’imaginait pas voir le groupe tomber : l’ignoble intro de All I Want et son vocodeur à vomir, les riffs trop faciles de Charm Assault, la batterie globalement un peu surproduite, Lateral Alice qui sonne comme du Liam Gallagher en moins arrogant. Si Cali ou Lannoy Point peuvent reprendre certains codes de guitares noisy, l’ensemble ne décolle pas vraiment et peine à convaincre.


Weather Diairies est l’archétype de l’album de la reformation : pas archi-mauvais, qui reprend quelques codes propres au groupe, gentiment nostalgique, mais finalement assez dispensable. Et quand on voudra écouter Ride, on fera comme avant Weather Diaries : on ira chercher un bon Nowhere ou Going Blank Again qu’on écoutera fort… très fort !
>>>En concert à Paris pour le Pitchfork Festival

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