Comme chaque mois, voici une sélection des sorties sympa du mois précédent pour constituer une belle playlist indie pop. On peut dire que novembre était riche. Pas de grosse tête d’affiche à part Radiohead qui revient sur Spotify, mais on retrouve une flopée de morceaux trop cool et de découvertes. Comme tous les mois !
La playlist début par une citation du film SING STREET : « Rock’n’roll is a risk ! You risk being ridiculed…« , parfaitement incarné par le Stay Clean de MOTÖRHEAD utilisé sur la BO du film. Sing Street est incontestablement l’un des films musicaux les plus réjouissants de l’année. Irlande, 1985, un ado décide de monter un groupe de rock pour séduire la plus belle fille du quartier. Alimenté de nombreuses musiques des 80’s (Duran Duran, The Cure, A-Ah…), le réalisateur John Carney, ancien bassiste du groupe The Frame, a fait faire les musiques par son pote Gary Clark, connu pour son groupe Danny Wilson, qui a su composer des chansons qui auraient pu être un succès à l’époque. D’ailleurs, à croire que les américains de SUBURBAN LIVING en ont fait autant, ici avec un Once/Twice qui ressemble à s’y méprendre à Just Like Heaven de Cure.
En vrac, on retrouvera l’excellent CHRIS COHEN, ce songwriter australien qui revient en marge de son album sorti cette année avec une jolie reprise de NRBQ, ce vieux groupe américain des années 60/70. Sa reprise assez fidèle à l’originale se marie parfaitement avec son style élégant et délicat. Niveau délicatesse, HOPE SANDOVAL de MAZZY STAR est fidèle à sa réputation : c’est beau, langoureux, magique. A l’extrême inverse des énervées de MANNEQUIN PUSSY (quel nom !) qui ont beaucoup écouté Courtney Love, des anglais de TRAAMS qui font un sacré boucan. Une basse entêtante et répétitive, une voix criarde et des guitares qui font du bruit… beaucoup de bruit !! Et ça dure presque 9 minutes, donc accroche-toi Mamie ! Dans le genre boucan, les so-british KING NUN ou RATBOY déménagent pas mal (super concert au festival des Inrocks), chacun dans leur style, tatapoum rock anglais pour les premiers, ambiance The Streets ou Only Real pour les seconds. Étiquetées shoegaze, les filles de NOVELLA se sont un peu assagies, là où THE PROPER ORNAMENTS l’étaient déjà (assagis). Les filles qui nous avaient habitué au shoegaze so british reviennent avec une approche plus pop, un son plus timide, des duos de voix sympathiques dignes de Lush ou Ride. Pour quelque chose de noisy, c’est presque frais ! Dommage que le morceau se finisse sur un fade out un peu en queue de poisson pour respecter les 4 minutes réglementaires du « radio edit ».
Pour rester dans les 90’s, misons sur SPLASHH : ça sent bon les 90’s, avec une bonne distorsion alternant avec des passages plus pop/acoustiques. Très 90’s aussi, les écossais de BABY STRANGE ne révèlent totalement pas leur style dont le nom est emprunté à un morceau de T. Rex. Quelques sonorités glam sur un album express de moins de 30 minutes qui fleurent bon les grosses guitares. Niveau 90’s, YUCK livre une bonne version rock revisitée de Bled White d’Elliott Smith sur l’album hommage Say Yes! sorti en accompagnement du documentaire. Découverts au festival des Inrocks il y a 2 ans, les américains de THE ORWELLS sortent un morceau entre les Dandy Warhols et quelques riffs un peu grunge. Sympa.
Les touches électro viennent des français de BLOW avec leur électro pop assez froide, contrairement aux déhanchés de PARCELS qui ont le sens du groove incarné. Ces australiens vont faire parler d’eux en 2017. 4 morceaux annonçant la sortie d’un EP pour janvier, le groove ultra dansant et festif est d’une efficacité redoutable. Leur récent passage au festival des Inrocks devrait les aider à acquérir la notoriété méritée. Parcels est au groove ce que KING GIZZARD & THE JESUS LIZZARD est au psyché. Des australiens ça encore 😉 A la rigueur, c’est classique ici. Mais du hip hop dans une playlist Merseyside ? Eh ouais, parce que ce nouvel album de A TRIBE CALLED QUEST balance We The People, ce morceau de hip hop old school qui évoque ce qui me plaît le plus dans le hip hop, à l’instar d’un Nas ou Cypress Hill (période Black Sunday).
Pour le reste de cette playlist indie pop, il faudra faire votre marché chez SAVOY MOTEL, avec ce Sorry People rappelle les Talking Heads, draguer sur la plage de Miami avec JACUZZI BOYS ou revenir en arrière avec GLORIA, excellent groupe signé chez les non moins excellents Howlin Banana Records. Un superbe album aux ambiances de pop californienne 60’s. Vous pouvez aussi vérifier si les Montréalais de CHOCOLAT sont vraiment plus forts que REM (titre d’un de leurs morceaux) ou s’ils ont piqué leurs saxophone aux Rolling Stones. Il faudra aussi faire un détour par SKYERS, premier groupe parisien signé chez les toulonais de Toolong Records, se replonger dans les ambiances de Foals avec PALACE, des anglais avec un album très bien foutu mais qu’on aura oublié dans deux mois. Misons plutôt sur l’inventivité électro soul de EX REYES qui regorge de bonnes idées sur des arrangements très bien travaillés.
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