Pour novembre, j’ai essayé de me rattraper et de vous mettre un peu de descriptions (contrairement à octobre et septembre où je vous ai collé la playlist sans rien, désolé !). Le mois a été chargé en sorties, et de façon très mégalo, j’y ai mis mon premier single dedans. Comme je l’explique ici, c’est un projet amateur, donc non, ce n’est pas parfait, mais j’ai pris plaisir à le faire et suis donc content de le partager. Et comme m’a dit Thierry de Meyverlin (album sorti en octobre pour les fans de pure indie pop dans la tradition de la compil C86/Sarah Records): « Ca fait des années que tu fais la promo des autres, t’as bien le droit d’en faire une fois pour toi« . Pas faux, et puis c’est mon blog, ce fais ce que je veux quand je veux, ah ah !
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Qui sont tous ces groupes ?
Au programme, le deuxième album de PENELOPE ISLES, ces anglais de Brighton signés sur Bella Union, assez justement encensés par la critique avec de bons titres indie pop, d’autres plus planants, apportant une variété plutôt bienvenue. C’est un peu le cas de NICK WHEELDON (Pop Club/Mauvaise Foi Records), anglais installé en France et dont je n’avais jamais entendu parler. Il a pourtant officié au sein de nombreux groupes (The 39TH & the Norton, Os Noctambulos, The Necessery Separation) et livre un premier album solo assez folk mais pas que. Et, drôle de coïncidence, on le retrouve même dans un autre groupe un peu plus bas ! On accélère un peu le rythme avec les néerlandais de PIP BLOM qui empruntent autant à la power pop un peu grungy, qu’aux Strokes qu’à COURTNEY BARNETT qui elle aussi revient avec son troisième opus. Comme beaucoup d’artistes, il s’agit là d’un album qu’elle a travaillé chez elle à Melbourne pendant le confinement pour sortir quelque chose d’assez personnel et épuré. Les titres sont accrocheurs, mais l’ensemble ne m’a pas vraiment convaincu, peut-être par rapport à la fraîcheur que pouvaient apporter ses précédentes compositions. De l’autre côté du Pacifique, c’est AIMEE MANN qui sort un album inspiré d’un livre. A l’image de sa discographie intéressante, c’est un album riche de jolies compositions et arrangements, avec son timbre de voix chaleureux qui ne bouge pas malgré les années. Chapeau ! Côté français, il faut souligner le très chouette deuxième album de JULIEN BOUCHARD qui digère ses influences 90’s à sa façon, et intégralement en français. Un album très cohérent, joliment produit, aux ambiances travaillées et qui sonne très naturel.
Pour le retour fin 80’s, début 90’s, il faut compter sur les anglais de TIGERS AND FLIES, jeune groupe signé sur le très chouette label Violette Records. Alliant la pure tradition indie pop britannique et l’usage ingénieux des cuivres, le groupe séduit par des compositions bien arrangées, aux lignes de basse rondement menées. (Lire la chronique de Tigers and Flies). Retour encore un peu avant, dans les 60’s, avec le californien CHIME SCHOOL dont l’album sorti chez Slumberland emprunte autant aux Byrds qu’aux Kinks. Une valeur sûre. J’ai eu plus de mal pour m’enthousiasmer totalement sur le nouvel album de LIONLIMB. Le groupe de Nashville continue de tracer son sillon sur les traces d’Elliott Smith, référence à laquelle il est presque impossible de ne pas penser à l’écoute de cet album. Son intérêt toutefois est dans la prise de distance de cette influence pour créer un son assez singulier, tant sur les rythmiques que les ambiances. Un disque indéniablement intéressant mais que je n’ai pas réussi à totalement apprivoiser. A la différence de l’album de JOAN AS POLICE WOMAN avec son album pas toujours facile d’accès, mais ô! combien intéressant. La production est très travaillée, les ambiances aussi. Difficile de faire autrement avec le regretté Tony Allen à la batterie et Damon Albarn sur l’un des titres. Je ne sais pas s’il s’agit d’un album « best of 2021 », mais à l’inverse de Liolimb cité plus haut, plus je l’écoute, plus je rentre dedans. Justement, l’album de DAMON ALBARN n’est pas avare en ambiances travaillées. Evidemment. Je n’ai pas accroché avec tout, mais je me suis laissé embarquer sur les titres les plus rythmés. Côté rythme, j’ai eu une terrible révélation avec l’album des Suisses de L’ECLAIR. Inconnus avant de les découvrir, je suis resté totalement scotché par le titre Cosmologies, Pt. 1 mis ici en playlist. Ce krautrock psyché planant m’a littéralement cloué au sol. Je crois que j’ai écouté ce titres 5 fois d’affilée la première fois : la rythmique est dingue, le son est lourd, oppressant, la montée est jouissive… Quelle claque totalement inattendue ! Le réécouter pour écrire ces lignes me remets dans un état de transe ! Ce titre est absolument dingue !
Je n’ai pas eu ces sensations sur la totalité de l’album, mais je dois dire que je l’ai écouté plusieurs fois avec très grand plaisir. Je n’ai pas eu le même plaisir avec l’album des incontournables IDLES. Je ne suis pas un ultra (mono) fan des gallois, même si j’apprécie les écouter de temps en temps. L’intérêt de cet album est peut-être aussi ce qui le rend moins accessible. Les titres sont moins directs, demandent peut-être un peu plus de temps que sur le très bon Ultra Mono ou leur premier opus Brutalism. En revanche, j’ai adoré le troisième album assez bruyant des américains de OVLOV. C’est plus direct et fluide que IDLES, certes. Ici c’est un condensé de power-pop 90’s noisy, un peu comme si les Fountains of Wayne avaient écrit des chansons retravaillées par Bob Mould ou Dinosaur Jr. Il faut aussi compter sur l’album de NICK DRUNKEN BROKEN ARMS & HIS FALSE DYLAN COBB (ce nom !!) sorti chez Safe In The Rain Records (chez qui on avait retrouvé les très bons Bootchy Temple l’année dernière) C’est l’un des groupes de Nick Wheeldon qu’on a évoqué plus haut ! Sauf que c’est ici plus arty, plus noisy, mais toujours bien écrit. Un album vraiment très cool. Côté noisy, on peut noter le retour du duo britannique THE KVB dans un style post-punk-electro-synthé-shoegaze. C’est précis comme qualificatif, non ? Avec presque 10 albums à leur actif, les anglais ont vraiment un (gros) son assez caractéristique. Ils ont d’ailleurs travaillé avec Andy Savours qui s’y connaît un peu en gros son ayant déjà sévi sur les rééditions de My Bloody Valentine, les Arctic Monkeys ou Black Country, New Road). A écouter fort ! D’ailleurs, ils font 6 dates en France en février/mars (Paris, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Montpellier, Marseille). Pour les synthés, il faut bien sûr miser sur le grand retour de BEACH HOUSE avec un EP sorti chez Bella Union fidèle au son qui a fait sa réputation. Je pense que Beach House est un groupe assez binaire : on aime ou pas. J’avoue que je suis totalement embarqué par ces nappes brumeuses. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait un EP, mais plutôt 4 chansons extraites de l’album qui sortira le 18 février et dont 4 nouvelles chansons ont d’ailleurs été publiées aujourd’hui. On reprend un peu de rythme avec EKKSTACY, un gamin (18 ans) de Vancouver qui a traversé des périodes de drogues et alcool au milieu du divorce de ses parents mais qui, par ces expériences, s’est mis à écrire de la musique tous les jours. Et il est aussi tombé dans le viseur de Jonathan Pierce de The Drums. Et ça s’entend. Retour en France avec REMI PARSON qui va bien dans cette lignée synth-post-punk assez froide. Pas totalement mon truc, mais un album qui mérite le détour. En revanche, la pop psyché des australiens de TRAFFIK ISLAND m’a bien séduit. Amoureux de pop 60’s psyché comme on l’évoquait plus haut avec Chime School, le rock clair et enthousiaste de Traffik Island pourrait vous faire tomber dans le panneau.
Tout comme la pop désuète et dansante de THE HEPBURNS, groupe gallois formé dans les années 80 qui serait une sorte de Stereolab en mode jangle pop. Sympa à petite dose pour moi. Pour le côté dansant, j’avais tout misé sur les australiens de PARCELS. En réalité, je me suis un peu emmerdé sur ce double album. Même si la production est très soignée, j’ai eu du mal à sautiller sur les lignes de basse disco, trop souvent coupées par des morceaux trop mous, trop longs, trop lisses, même sur des tubes pressentis comme Famous. Du coup je me suis rabattu sur le nouveau single des BOO RADLEYS pour la séquence nostalgie 90’s. La bonne nouvelle, c’est que le groupe n’essaie pas de refaire la même chose qu’il y a 20 ans et c’est tout à leur honneur. La moins bonne, c’est que je trouve ça très plat. Mais les mecs ont plaisir à se retrouver et jouer ensemble (même sans Martin Carr). Plat n’est assurément pas l’adjectif que j’utiliserais pour qualifier les californiens de THE DODOS. Axé sur la guitare acoustique et la batterie, le duo a une capacité à produire des chansons variées, sinueuses, enveloppées dans des arrangements inventifs.