La playlist de novembre est dense, très dense. 30 titres et plus de 1h45 de musique, uniquement sortie en novembre. Et surtout, c’est une playlist très riche en artistes français (pas moins de 10 !) ainsi qu’un grand retour du rock anglais (9 titres). Complétez tout ça par un groupe allemand, espagnol, suisse, franco-uruguayen, et ça ne laisse finalement que peu de place aux américains peu représentés ce mois-ci.
The Jacques : Et si The Jacques étaient les nouveaux Arctic Monkeys ? Sauf si Fontaines D.C occupe déjà ce créneau. En tous cas, ce « renouveau » du rock anglais fait le plus grand bien. Un album parfois sombre et profond, parfois plus pop et ensoleillé (Do Me For A Fool, Hendrik). Je recommande chaudement.
Mush : les anglais sortiront leur nouvel album en février. En attendant ils livrent quelques morceaux aux riffs toujours aussi efficaces, urgent et décalé, avec cette voix caractéristique, qui peut autant embarquer qu’énerver.Magon : l’israélien basé à Paris sortira son deuxième album en février. Ce nouveau single montre – si toutefois c’était nécessaire- son amour pour les ambiances 70’s à la Velvet Underground. C’est toujours aussi réjouissant.The Belmondos : des frenchies au nom évocateur et à la pochette désuète qui déroulent une indie pop aussi trempée dans les 60’s que les 90’s avec un sens aiguisé pour les mélodies.River Into Lake : le groupe belge sort un nouvel EP le 4 décembre, c’était donc l’occasion d’en parler un peu avant. Dans un style assez singulier, sorte de cinématique pop électro-envoûtante, le belge révèle -ou plutôt confirme- son sens des arrangements décalés, farfelus, mais ô combien intéressants.The Notwist : c’est le retour des allemands ! Voilà déjà plus de 30 ans qu’ils sont dans le paysage de l’indielectro. J’avoue que je n’avais plus écouté depuis le mémorable Neon Golden en 2002.En tous cas, ils reviennent avec un nouvel album le 29 janvier sur lequel figurera ce très bon single Where You Find Me.Limite est le projet de Jordi Cassagne, artiste passionné par les musiques anciennes et le jazz dont il est pour les deux styles diplômé. Limite est un projet très intéressant, certainement nourri par ces influences, qui fait de cet album un peu intemporel un mélange de sons et d’harmonies des plus réjouissants.Hookspine n’est pas non plus le dernier en harmonies intéressantes. Le lillois, qu’on connaît bien sur ces pages, sort 2 titres dont ce Black House qui s’affranchit de toute guitare pour livrer un son un peu plus noir, toujours très travaillé, ainsi que de jolis arrangements de cordes et une batterie toujours subtile.Dans un ambiance feutrée (et froide), on peut noter la sortie du français Out in The Sun et sa new wave contemplative, comme il la décrit lui-même. Parfait quand le froid s’installe dans nos contrées.Bootchy Temple Rock français à Bordeaux ne rime pas toujours avec Noir Désir ! Bootchy Temple s’affirme ici sur un quatrième album sorti toute fin novembre qui oscille entre le premier Wild Nothing et une pop un peu plus atmosphérique. Sans tomber dans le piège du slacker à la Mac Demarco qui lui tendait les bras, Bootchy Temple allie à merveille une réverb parcimonieuse au service de chouettes mélodies.Berling Berlin est un groupe franco-urugayien qui n’invente pas grand chose, mais qui exécute une dream-pop new wave très convaincante. Un EP très plaisant.
Dans l’un des commentaires du nouveau clip de Teenage Fanclub, quelqu’un dit justement « un nouveau morceau de Teenage Fanclub est la preuve que 2020 n’est pas totalement foirée. En effet on ne peut que se réjouir de savoir les écossais de retour avec un nouvel album pour 2021. N’en déplaise aux mauvaises langues qui pense que l’âme du groupe s’est envolée avec le départ de Gerard Love.Old Mountain Station: : les parisiens ont sorti en novembre un EP avant un album qui arrive le 29 janvier. Ce « Adios » très cool avec ses passages noisy-pop rappelle le bon côté des groupes US des 90’s.Kelley Stoltz a un CV long comme le bras et reste pourtant discret. Aussi discret qu’il est prolifique (13 albums en 20 ans) ! Bref, un album très rock garage Velvet vraiment cool.Triptides : toujours côté californien, nos amis Trpitides restent dans le son qui a fait leur petite notoriété, le 60’s psyché.Un single tout seul sans album annoncé.La canadienne VANILLE n’est d’ailleurs pas loin de ce son avec sa pop presque yéyé et son chant innocent. Un album qui arrive en janvier aussi, et produit par Emmanuel Ethier qui a aussi travaillé avec la crème du rock québécois : Chocolat ou encore Corridor.Côté francophone, on remarque le premier album de PANAVISCOPE qui nous arrive de Genève. Le touche-à-tout Alex Duloz livre un album à la croisée de chemins d’une pop-électro cinématique servie par des clips en noir et blancs très esthétiques Si la voix m’a un peu perdu sur la longueur de l’album, il n’en reste pas moins des compositions aux ambiances inspirées.Le calme du lac de Genève serait-il à l’image des lillois de TEMPS CALME ? Pas sûr, car sous son calme apparent, Temps Calme torture les compositions, trifouille les structures, les sons. C’est certes inspiré, totalement non conventionnel, tant mieux.Laetitia Sheriff : Quatrième album pour la rennaise qui ravit avec son rock profond qui rappelle souvent PJ Harvey. Côté français toujours, INDIGO a choisi de sortir un projet en 3 parties. Cet EP de novembre traduit bien les influences 90’s américaines du groupe.Côté british, c’est le retour de SHAME qui annonce son nouvel album prévu pour janvier avec un single habité et ravageur. Après le succès du premier album, l’attente est forte. A Sheffield, THE REYTONS est dans la même veine, rappelant le premier Arctic Monkeys. Quitte à faire dans le tatapoum british, ne passez pas à côté de l’album de BAD NERVES et son punk rock garage à vous déboiter les tympans. Et on complète le tableau avec ADULKT LIFE, groupe mené par Chris Rowley qui avait eu son petit succès au début des 90’s avec son groupe punk Huggy Bear. Ici, 10 titres et 25 minutes suffisent à faire comprendre que le groupe n’est pas venu faire dans la dentelle. Ames sensibles, s’abstenir.Les riffs ravageurs des américains de Cloud Nothings complètent cette grosse série noisy dans la playlist. Le nouvel album, produit par Steve Albini, arrive fin février. Prolifiques les gars de Cleveland, puisqu’ils avaient sorti un album (sur Bandcamp exclusivement) l’été dernier.THE WYTCHES viennent un peu calmer le jeu en cette fin de playlist. Ce troisième album des anglais continue sur la lignée psyché 60’s du précédent. Rien de révolutionnaire (et moins inventif que le premier album), mais ça reste quand même bien foutu.La playlist apporte un peu de douceur avec les espagnols de LOST TAPES et leur indie pop toujours parfaite sur un EP qui voit aussi une reprise de Roxy Music. Enfin, l’américain DEKKER sort son album après les nombreux morceaux diffusés ces derniers mois. Et autant si tous les morceaux ne m’avaient pas convaincu séparément, je dois dire que cet album de folk joyeuse est très agréable à écouter dans son ensemble. Pour finir en douceur, les anglais de TUNNG ravissent avec leur esthétique sonore toujours aussi travaillée sur un album autour de la mort.Enfin, le Français MANUEL BIENVENU, multi-instrumentiste, ingénieur du son, producteur et j’en passe, sort un album feutré et très esthétique, assez inclassable.