Les gallois des Manic Street Preachers n’avaient plus joué à Paris depuis plus de 15 ans. Ils ont déroulé tous leurs tubes dans un Bataclan peu rempli, mais très bon enfant.
Le retour des Manic Street Preachers en France était-il si attendu 15 ans après leur dernier concert français ? A en voir le Bataclan franchement pas rempli (le balcon était même fermé), c’est à penser que non. Mais nos amis gallois ne sont pas dupes, et plutôt que de sombrer dans la crise d’égo, le trio (accompagné de deux musiciens) s’est donné non sans enthousiasme pour un concert sincère et plein de bons sentiments.
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Bonne humeur et défilé de tubes
Le groupe met les choses au clair dès le départ : fond de drapeaux gallois, une batterie bien équipée avec ses 10 cymbales, et une entame de concert par l’un de leurs plus gros tubes : Motorcycle Emptiness. Histoire de plonger le public qui aura pourtant du mal à rentrer dedans malgré l’incontournable You Stole The Sun From My Heart au son très électrique qui suit juste derrière. James Dean Bradfield s’excuse d’avoir quelques soucis de voix, demandant au public d’assurer en cas de défaillance. Le reste du concert sera en dents de scie : certains morceaux restent franchement discutables, notamment les deux du prochain album (Europa Geht Durch Mich et Futurology), d’autres réservent de belles surprises là où on ne les attendait pas : Show Me The Wonder que je trouve vraiment ridicule sur l’album Rewind The Film, donne une impression de bonhomie générale : on s’imagine au pub à Cardiff à picoler des pintes avec des gallois bourrés. Le titre éponyme de cet album, enregistré avec le magistral Richard Hawley, donne un bon rendu en live, contre toute attente. Le solo de Ocean Spray à la guitare est beaucoup plus convainquant que sa version studio au synthé. L’ambiance peine pourtant à décoller sur des titres pourtant dynamiques comme sur Stay Beautiful.
Nicky Wire, classe glam absolue
Mais les Manic Street Preachers, c’est aussi 25 ans d’anecdotes livrées au compte-goutte par Nicky Wire (le bassiste) : d’un souvenir d’un concert avec Suede en 92, à l’évocation d’Anthony Hopkins assis à côté d’eux récemment lors de leur tournée, en passant par un souvenir de la Locomotive, (salle parisienne aujourd’hui devenue La Machine du Moulin Rouge) ou encore à remercier sa fidèle basse et ses autocollants Sex Pistols et drapeau gallois. Nicky cite Jean-Paul Sartre, Jean-Pierre Rives (oui, il aime aussi le rugby) ou encore Michel Platini (« fucking number 10« ) pour honorer les célébrités françaises. Nicky, qui nous a livré de beaux sauts avec sa basse, a d’ailleurs une classe glam absolue qui semble ne pas bouger d’années en années. Avec son cuir gentiment clouté laissant deviner un t-shirt David Bowie, et ses lunettes de soleil qui, une fois ôtées laisseront apparaître son maquillage noir, l’ami Wire trouve ses fans tout heureux de brandir leur beau boa rose. Nostalgie glam, quand tu nos tiens. Le fantôme de Richey Edwards rôde gentiment. (Richey Edwards est le quatrième membre des Manic, disparu de la circulation depuis 1995 et présumé mort depuis 2008)
Honnêteté et nostalgie
Pour le reste, la nostalgie opère à elle seule devant l’honnêteté de James Dean Bradfield (« We know we haven’t sold so many records in France, so thank you for coming tonight« ) : No Surface All Feeling que James décrit comme « this song was described as britpop » ou Your Love Alone Is Not Enough (sans Nina Persson des Cardigans) font sautiller les vieux popeux, You Love Us ou Motown Junk ravivent les flammes glam 90’s. Mais les morceaux qui décrochent les faveurs du public sont les tubes A Design For Life, Tsunami ou l’incontournable If You Tolerate This Your Children Will Be Next.
NB : Merci à Nous Productions qui vous a permis de gagner des places pour ce concert empli de nostalgie !
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Manic Street Preachers Setlist – Bataclan Paris 23/05/2014
Motorcycle Emptiness
You Stole the Sun From My Heart
Ocean Spray
Europa Geht Durch Mich
Stay Beautiful
Suicide Is Painless (Theme from MASH) (Reprise de Johnny Mandel)
Rewind the Film
Die in the Summertime
Your Love Alone Is Not Enough
No Surface All Feeling
Walk Me to the Bridge
A Design for Life
This Sullen Welsh Heart (James Dean Bradfield en solo acoustique)
Small Black Flowers That Grow in the Sky (James Dean Bradfield en solo acoustique)
Revol
Futurology
You Love Us
Tsunami
Show Me the Wonder
Motown Junk
If You Tolerate This Your Children Will Be Next