Editors, groupe de Birmingham depuis assure en ce moment une tournée européenne qui passait dans les hauts de France. Non pas à Lille, mais à Roubaix ! Le groupe a livré un concert intense, faisant revivre certains classiques. Chronique.
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Editors à Roubaix : un événement
16 Mars 2018 : Editors débute sa tournée européenne dans un lieu et dans une ville improbable, la Condition Publique de Roubaix, afin de promouvoir la sortie de leur sixième album, Violence. Evènement donc pour la métropole lilloise mais aussi pour la Belgique toute proche, très friande de ce groupe. En effet, la Condition Publique, ancienne lainière reconvertie en centre culturel d’une capacité de 800 personnes, accueille ce soir une grande majorité de belges, heureux de voir ce groupe dans une salle à taille humaine. Pour l’anecdote, Editors remplira sans problème le lendemain le Palais des Sport d’Anvers d’une capacité de 15 000 personnes…
Public Service Broadcasting : une première partie de choix
La première partie sera assurée par les anglais de Public Service Broadcasting. Le concept est simple et original : trois musiciens proposant une musique exclusivement instrumentale accompagnant des images d’archives télévisuelles des années 40 à 70 sur les thèmes de la conquête spatiale, les conflits sociaux, la guerre froide, les progrès scientifiques ou la seconde guerre mondiale. Tout un programme… On y retrouve du Kraftwerk, U96 (Das Boot) ou encore Paul Hardcastel (et son titre 19). Une première partie réussie et en cohérence avec le coté électro que nous propose Editors depuis quelques albums.
Un début difficile pour Editors
Après les traditionnelles trente minutes d’attente permettant le changement de matériel, la bande à Tom Smith débarque sur scène. Le décor est sobre mais beau : un jeu de lumière simple et quatre colonnes métalliques en forme d’alvéoles, donnant de faux airs de carcasses de voitures empilées d’une décharge. Le groupe est carré, Tom, très en voix et le début du set exclusivement consacré à des titres de la version 2.0 de Editors (après le départ du guitariste Chris Urbanowicz), c’est-à-dire les trois derniers albums. Le show débute par le deuxième single du nouvel album Hallelujah (So Low). S’en suivront les singles A Ton Of Love, Formaldehyde, No Harms, Sugar et Darkness At The Door tiré du dernier album. La prestation est assez bonne, très pro mais l’enchaînement de titres relativement nouveaux empêche l’ambiance de vraiment décoller et on se dit que quelque chose cloche…
Back to the roots
Passé ces sept chansons récentes, Editors nous propose un saut de 13 ans en arrière avec Lights qui ouvrait le magnifique premier album du groupe The Back Room. L’ambiance commence à monter d’un cran. « Let’s stay nostalic » nous lance Tom Smith peu bavard (et c’est tant mieux). S’en suivront une séquence de cinq titres des trois premiers albums d’Editors (les plus précieux pour nombre de fans) : Blood, Munich, An End Has A Start, un magnifique In This Light And On This Evening et Eat Raw Meat = Blood Drool. Le public devient enfin chaud. C’est à ce moment-là qu’on se dit que le groupe présent ce soir n’a plus grand-chose à voir avec ce que l’on a connu il y a une décennie. Il faut maintenant deux guitaristes pour assurer le boulot que réalisait Chris Urbanowicz responsable en très grande partie du « son » Editors qui nous avait fait chavirer. Après cette séquence « c’était mieux avant », retour sur le dernier album avec Nothingness et Belong. Le ravageur The Racing Rats et très beau Ocean Of Night clôtureront le set avant le rappel.
Un rappel généreux
Après une courte pause, Tom Smith revient seul sur scène, accompagné de sa guitare acoustique pour interpréter le splendide No Sound But The Wind, titre connu des fans depuis 2009 mais officiellement intégré cette année sur le dernier album en date. Frissons garanti sur le titre. On réalise à ce moment de guitare/voix que Tom Smith est un très grand chanteur. Le reste du groupe le rejoint et deux autres titres de Violence suivront : Cold et le premier single extrait de l’album, le déconcertant Magazine. On pense que le concert touche à sa fin quand les premières notes de Papillon, sublimement interprété retentissement. Il n’en est rien, Editors nous gratifieront d’un ultime Marching Orders parfait pour terminer un concert avec son outro chorus taillé pour les stades repris en cœur par le groupe et le public. La bande à Tom nous salue longuement, visiblement satisfait de cette première date de la tournée.
Editors à Roubaix, un grand concert malgré tout…
On quitte la Condition Publique de Roubaix avec le sentiment d’avoir assisté à un grand concert d’une heure quarante-cinq et 22 titres d’un groupe en plein évolution parfois radical. Evidemment, (moment non objectif), Editors n’est plus vraiment le groupe que l’on a aimé à leurs débuts. Il a fallu l’interprétation d’ancien titres pour amener du peps et de la dynamique au concert. Le jeu de guitare de Chris Urbanowicz si caractéristique manque à présent au groupe et deux guitaristes ne suffisent pas pour combler le vide. Autre conséquence, un changement de cap du groupe qui souffre d’absence de titres accrocheurs qu’on retrouvait sur The Back Room ou An End Has A Start. Peu importe pour le groupe finalement car il arrive encore malgré tout à remplir des salles à travers le monde. A vous de vous en faire une idée. Editors sera en concert pour trois dates en France : Strasbourg, Paris et Lyon.
François Delporte
Crédit photos : Laëtitia Rousé « supercalifragilisticia », Sandrine Plank
SETLIST :
Hallelujah (So Low)
A Ton Of Love
Darkness At The Door
Formaldehyde
Violence
No Harm
Sugar
Lights
Blood
Munich
An End Has A Start
In The Light And On This Evening
Eat Raw Meat = Blood Drool
Nothingness
Belong
The Racing Rats
Ocean Of Night
RAPPEL
No Sound But The Wind
Cold
Magazine
Papillon
Marching Orders