Interview de Music On Vinyl : « Le CD, c’est juste du son. Le vinyle, c’est de la musique ! »

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Le vinyle connaît un retour sans précédent, à l’heure du streaming des nouvelles technologies et de la consommation-minute de la musique. Music On Vinyl est une maison qui réédite des albums en vinyles 180g. Un paradoxe face aux dernières technologies ? Mark Klinkhamer, chef de produit senior chez Music On Vinyl, a répondu à quelques questions.

Music On Vinyl

La sélection des artistes Music On Vinyl

1/ Parle-nous un peu du label Music On Vinyl… comment sélectionnez-vous les artistes, albums etc ? 

Music On Vinyl est une joint venture entre le distributeur Bertus Distribution et l’industrie du vinyle. La société existe depuis 2009. Notre objectif est de publier des classiques ainsi que des nouveautés en vinyle. On est une petite équipe, mais passionnés de musique. Chacun a sa spécialité et sa passion pour un certain style de musique, donc tout ça fait pas mal de connaissance autour de la musique.

2/ Quelle est la différence avec le label Black2Back ?

Black2black est un label géré par Universal Music. Music On Vinyl n’est pas rattaché à une maison mère. On travaille avec les majors (Sony, Warner, Universal, BMG) et une quantité de petits labels indé, d’éditeurs mais aussi en direct avec des artistes qui contrôlent leur répertoire.

Music On Vinyl, quelle qualité ?

3/ Comment ça marche ? Utilisez-vous uniquement les sources analogiques pour rééditer un album ?

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Licence : Creative Common https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dat_cartridge.jpg

On travaille avec beaucoup d’enregistrements d’origine et on préfère travailler depuis les bandes d’origine. Mais c’est vrai que la majorité de nos sorties proviennent de sources numériques. On est tout à fait transparents sur le sujet.

Les gens ont tendance à oublier qu’au début des années 90, l’industrie de la musique annonçait que le vinyle en était à son dernier souffle. Les usines de pressage fermaient, les matrices étaient détruites, les masters analogiques étaient perdus ou pas archivés correctement. Tout ça a fait de gros dégâts : les sources analogiques commençaient à s’user et perdaient leur qualité sonore après des années de stockage. Numériser une source analogique préserve les musiques pour les générations futures.
En plus de ça, beaucoup d’albums de la fin des années 80 et 90 étaient enregistrés directement sur des cassettes DAT et ces albums n’avaient donc jamais de masters analogiques.

Music On Vinyl n’utilise que des masters de haute qualité (96 KHZ / 24 BIT or 192 KHZ / 24 BIT). On n’utilise jamais de CD comme master.

4/ Comment se déroule le processus de réédition ? Est-ce que les majors ou les labels vous fournissent tout ce dont vous avez besoin ? 

Oui, on nous fournit le master et la pochette en haute qualité.

5/ Pouvez-vous refuser une source qui ne soit pas d’assez bonne qualité ?

Si on a un doute, alors on demande une source différente.

6/ Beaucoup de gens s’intéressent au vinyle pour avoir une meilleure qualité sonore. Dans quelle mesure est-ce vrai étant donné que la plupart des vinyles récents sont basés sur des enregistrements numériques ?

Comme dit toujours l’un de mes collègues : « Le CD, c’est juste du son. Le vinyle, c’est de la musique ! » L’écoute d’un vinyle est une expérience complètement différente. Le son est beaucoup plus chaud qu’un CD, un téléchargement ou une chanson que tu écoutes sur Spotify. Tous sonnent un peu plat par rapport à un vinyle fraîchement pressé.

C’est vrai que la plupart des vinyles récents proviennent de sources numériques mais il ne faut pas oublier que la plupart des aficionados du vinyle sont incapables d’entendre la différence entre un master analogique et un nouvel enregistrement d’un master 96 KHZ / 24 BIT or 192 KHZ / 24 BIT parce que la différence est quasi inaudible, voire inexistante.

On travaille avec différents ingénieurs du son partout dans le monde et on a l’un des meilleurs, ici à Haarlem, à l’usine de pressage. Rinus Hooning travaille dans la salle de montage de l’usine de pressage depuis plus de 45 ans et sait bien le temps que ça prend pour réaliser le meilleur enregistrement, qu’il s’agisse de pop, jazz, métal, classique, hip-hop ou techno.

Dans les années 70 et 80, le vinyle était un produit grand public. Mais pour répondre à des délais très courts, on produisait des enregistrements de mauvaise qualité. Ici on prend le temps, et si besoin on pré-masterise les enregistrements numériques, ce qui ne peut être réalisé avec les bandes analogiques originales.

7/ Quelle est la réelle différence entre un vinyle 180 grammes et un « classique » ?

On ne presse que des vinyles 180g. La qualité du disque en lui-même est meilleure, le disque ne se déforme pas aussi vite que les vinyles 125g, il a moins de bruit de surface et il a quand même une meilleure tronche qu’un pressage classique.

Meilleurs albums Music On Vinyl

8/ Quels albums Music On Vinyl nous recommanderais-tu en tant que « meilleurs enregistrements » ?

Depuis 2009, on a sorti près de 2000 titres, donc ce n’est pas facile de répondre !

Tout dépend du style, mais voici quelques uns de nos préférés :

Dans des styles différents, voilà nos favoris :

  • Eddie Vedder – Into The Wild
  • Lamb – Backspace Unwind
  • Hans Zimmer – Interstellar OST
  • Hiatus Kaiyote – Choose Your Weapon
  • Fourplay – Fourplay
  • Mew – And The Glass Handed

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