Hoorsees – Album – Sorti le 19 Février 2021 (Howlin Banana/Kanine Records/In Silico Records)
Le label Howlin Banana enchaîne les sorties avec une constance aussi qualitative que régulière. 2020 se clôturait avec l’excellent album de Bootchy Temple là où 2021 commence avec le disque très réussi des parisiens de Hoorsees.
Hoorsees, slacker 90’s à la Pavement ?
Hoorsees, c’est un quatuor parisien que l’on jurerait avoir vécu les années 90 de Pavement, s’être dit à 15 ans que ce serait trop cool de monter un groupe, ne pas le faire, et remettre le couvert 30 ans plus tard. C’est presque ça, à une différence près : les mecs ont 20 ans aujourd’hui ! A peine étaient-ils nés que Pavement tirait sa révérence. Et comme Hoorsees aime les paradoxes, ils ont un nom de cheval avec un chien en cover de l’album, et revendique l’influence de Blink 182 ou Green Day.
On évoque (forcément) Pavement à l’écoute de Hoorsees, mais il faut dire que le quatuor nous cherche un peu aussi. Son précédent EP s’appelait Major League of Pain, clin d’oeil au titre de Pavement « Major League » publié sur le dernier album de Pavement, Terror Twilight (sorti en 1999 et produit par Nigel Godrich).
Hoorsees, un groupe à guitares noisy-éthérées
Bref, on parle de Pavement ou de Hoorsees là ? Revenons à nos moutons, à savoir Hoorsees et son chien en cover ! Si les riffs sont bien binaires comme il faut (et c’est très bien !), ils appuient en effet un sens de la mélodie assez facile et naturel. D’emblée, notre envie de « headbanger » gentiment fait son effet. Les guitares noisy-éthérées avec un peu de reverb viennent appuyer le chant qui a trouvé une identité qui lui est assez propre.
Il y a chez Hoorsees une tonalité assez triste, un peu mélancolique, qui procure aux compositions une profondeur, une incarnation du morceau qui fait que Hoorsees semble avoir trouvé sa patte personnelle. Ce qui n’est pas toujours facile sur un jeune groupe.
L’ensemble est très cohérent, parfois un peu schizo (l’enchaînement Pitfall / F***k Head par exemple qui donne un peu l’impression que c’est le même morceau) et finalement plutôt simple avec assez peu d’effets si ce n’est sur un son de guitare à cheval entre slacker DIY et ambiance vaguement planante (GetTired). Un chouette disque qui a du chien !