Les américains Foster The People étaient présents à Paris hier soir, en concert privé pour présenter leur nouvel album qui sortira en mars. Merci à Virgin Radio pour ce partenariat inaugurant la Creative Live Session. Un show qui s’annonçait prometteur, mais qui a déçu sur plusieurs points. Récit.
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Saint Michel, à Versailles

Il est 20h30 quand Saint Michel, jeune groupe Versaillais, débarque sur scène. La salle commence à se remplir, tranquillement. Sera-t-elle au final totalement remplie ? Pas sûr. Bref. Les 3 musiciens nous livrent un set agréable, mais encore trop timide pour pouvoir se démarquer sur ce terrain de la pop ultra concurrentielle. Ce fut très court : 3 chansons et puis s’en va. Le planning chargé de la soirée ne leur permettant pas d’en proposer plus. Le groupe termine sur le titre Tokyo , tout à fait de circonstance pour l’endroit (le Palais de Tokyo).
Chloë Howl fait le job

On attend maintenant la jeune anglaise Chloé Howl, annoncée comme le nouveau joyau anglais. Short en jean, nombril apparent et cheveux orangés, la belle essaie de nous charmer avec son électro-pop pêchue et ses danses du ventre à outrance. Lorsque les basses de No Strings sont isolées, on croirait entendre celles de Pumped Up Kicks de Foster The People. Avis peut-être très subjectif, forcément. Malheureusement, on décroche vite. Ce mélange de Lilly Allen/Jessie J/Robyn à la sauce Calvin Harris ne convainc jamais réellement. Avec ce timing très serré, 4 trois titres et et puis s’en va. En même temps, Chloé n’a que trois EPs à son actif. Elle fait le job.
Tom Odell, belle révélation live

On reprend une bouteille de bière à 8 euros (la bouteille est jolie) et on patiente calmement jusqu’à l’arrivée du songwriter anglais, Tom Odell. Il serait mentir que de dire que nous avons placé des espoirs en Tom pour le live de ce soir. Quelques titres de son dernier album ont tourné sur notre compte Spotify (partenaire de la soirée) mais on craint de voir sa musique piano/contrebasse nous endormir après deux sets relativement rythmés. Et bien ce fut tout le contraire ! Le jeune blondinet chante bien et sa musique délivre toute sa puissance en live. Sa voix nous rappelle instantanément celle de Buckley (le fils). Les montées de Another Love, son plus gros succès en date, ne nous laissent pas indifférents. Un peu seul, il demande au public de se rapprocher, en expliquant clairement « even people chatting« . On n’en attendait rien, ce sera certainement la belle surprise de cette soirée.
Foster The People torche sa prestation
Les techniciens préparent la scène et à 22h10, on annonce le trio tant attendu. Le public, très frileux jusque là, se rapproche de la scène. On a écouté et réécouté leur premier album Torches depuis 2 ans et on trépigne d’impatience de voir le résultat en live, notamment après les avoir sacrifiés à Rock en Seine au profit de Beach House il y a deux ans. Ils sont également là pour nous présenter leur nouvelle galette intitulée Supermodel, prévue pour mars.

Cinq musiciens prendront place sur la scène. Les premières notes de Don’t Stop – Color on the Walls résonnent, les californiens se lancent dans l’un des titres phares de leur premier album, avec son refrain sifflé. Le son est plutôt convaincant. Mark Foster, le chanteur et leader du groupe, s’en sort plutôt bien (quand il ne monte pas trop dans les aiguës), et à défaut de dégager du charisme, enchaîne les notes avec succès. Le groupe continue avec Life on the Nickel, un titre peu connu de l’album Torches. Choix étrange étant donné la longueur des prestations de la soirée. Le chant et l’attitude sont plus proches du rap sur les couplets, ça nous fait franchement peur. On se dit que le meilleur est devant nous, étant donné la pléthore de tubes dont le groupe nous a gratifiés sur son excellent premier album.
Le troisième titre introduit leur nouvel album, c’est plus rock mais foutrement moins surprenant. Heureusement, ils envoient l’incontournable Pumped Up Kicks dans la foulée, gros carton de l’année 2011. Le public se met enfin à frétiller. Malheureusement, la version live ne décolle pas vraiment, le groupe fait la gueule et on s’agace.
Même chose pour leur nouveau single, Coming of Age, qui bien que plaisant, n’arrive jamais à nous captiver réellement. Mark prend le risque de se lancer dans une ballade acoustique inédite. Courageux, car c’est finalement le brouhaha ambiant déjà noté par Tom Odell plus tôt qui lui volera la vedette. On a vu pas mal de concerts, payants ou non, mais là, c’était franchement à la limite de l’acceptable, surtout pour le groupe en tête d’affiche qui doit compter un bon nombre de fans dans la salle. La session acoustique se termine pour laisser place à Houdini et à son beat irrésistible. La grosse caisse démarre et on se prend au jeu. On est venu pour ça, de la pop ensoleillée et entraînante. Le rêve s’effrite sur la fin du titre où le brouhaha du public se mêle cette fois au brouhaha délivré par les instruments. Ce n’est pas très en place, c’est vraiment dommage. Deux piliers de Torches sont écorchés et on sait pertinemment que leur prestation va bientôt prendre fin. On termine sur un titre issu du nouvel album totalement inapproprié pour un final.
Le groupe se retire et ne prendra pas la peine de proposer un rappel. Pour leur défense, le public n’a pas poussé. Nous n’avons pas entendu une seule personne les réclamer. La lassitude et la déception des spectateurs auront été communicatives. On part finalement sur le début du DJ set de Pégase, dont on se promet d’écouter le nouvel album avec attention.
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