Live Report – Dinosaur Jr. au Trabendo le 6 février 2013

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Le trio américain était de passage à Paris pour promouvoir leur très bon dernier album I Bet On Sky, le troisième depuis la reformation du trio d’origine en 2005. L’un des derniers représentants de la scène grunge a tenu son statut de vétéran avec brio, sans négliger le volume sonore qui a fait sa réputation.

Don’t Pretend You Didn’t Know

Malgré le prix du concert (35€), le Trabendo était bel et bien complet pour accueillir les icônes que sont « Murph », Lou Barlow et Jay Mascis, leader charismatique aux allures de druide, épaulé par un mur d’enceintes Marshall derrière lui. Le public est plutôt représenté par des quadra en manque de larsen depuis les gloires de leur 20 piges, mais on sait qu’avec Dinosaur Jr, on a là un public de connaisseurs. Ne négligeons pas pour autant les plus jeunes du premier rang. Prêt à vous prendre des coups de riff full of larsen ? Alors Don’t Pretend You Didn’t Know !

Hardcore flamboyant

Dès le début et malgré la lenteur de See It On Your Side, le son est brut, électrique et nous en met un sacré coup dans les tympans, Jay Mascis se lançant sans vergogne dans des solos à décorner les enceintes du Trabendo ! De suite, le groupe enchaîne avec un morceau vieux de 28 ans, Repulsion qui figure sur le premier album (sorti en 1985 !). On retrouvera d’ailleurs plusieurs morceaux de vieux albums, notamment  l’excellente reprise de Just Like Heaven et ses cassures hardcore ou encore de Sludgefeast et ses riffs dignes d’un groupe de métal-hardcore pour un final flamboyant.
On a également eu droit aux 2 minutes de punk hardcore avec Training Ground, très très vieille chanson alors que le groupe s’appelait encore Deep Wound où le batteur Murph et ses allures de Mr Spock chauve a pu s’en donner à cœur joie. On a plaisir à découvrir les nouveaux morceaux de I Bet On Sky en live, notamment Rude, ce titre presque rockabilly (version noisy !) où le public semble vouloir se bouger un peu plus. Petite déception sur Don’t Pretend You Didn’t Know qui rend bizarrement moins bien en live.

Freak Scene

Le rythme continue de plus belle même sur les morceaux plus pop comme Crumble, une des meilleures « pop songs » du groupe sortie sur Beyond, album de 2007 qui signait le retour de Dinosaur Jr dans sa formation originale avec quelques titres chantés par Lou Barlow, sous haute influence Sebadoh. Idem sur Start Choppin’ et son début presque funky, dernière chanson enregistrée avec Murph à la batterie en 1993 pour l’album Where Have You Been avant la reformation de 2007.
On attendait aussi Freak Scene qui finit par arriver en fin de set, vrai plaisir jouissif en live. Ce titre sera le seul représentant de l’excellent album Bug sorti en 1988, l’album aux 38 semaines dans les charts britanniques notamment grâce au succès de ce Freak Scene, sans doute l’un des meilleurs morceaux du groupe. Dans notre besace, on emporte également The Wagon, extrait de Green Mind, l’album que Jay Mascis enregistra tout seul après le départ de ses acolytes.

Pendant tout le set, la voix de Jay Mascis est au zénith de son côté plaintif et grungy-lancinant, particulièrement sur Out There et son solo magistral… mais à notre surprise, aucun morceau de Farm, l’album sorti il y a 3 ans (on voulait Pieces). Pas de Little Fury Things et ses cris dévastateurs non plus. Tant pis, on aura été largement rassasiés sur le reste d’une setlist très équilibrée et jouissive, preuve avec ces dinosaures plus trop juniors que cet ex-groupe de punk hardcore assure encore et sans scrupule l’avenir du rock indé américain.
Merci à Live Nation pour ce partenariat.

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