Voici une sélection d’albums de 2014 plaisants, parfois même très bons, mais qui sont vite passés aux oubliettes après quelques écoutes. Avis totalement subjectif évidemment. Pas de jaloux, on les classe par ordre alphabétique.
Allah-Las – Worship the Sun (USA – Because Music)
Etiqueté dans le style de Best Coast sur leur premier album, les californiens se recyclent tout doucement… ou pas. Rien de très nouveau ni de désagréable. Les titres défilent les uns après les autres avec une sympathie aussi grande que l’indifférence qu’elle suscite.
Ariel Pink – Pom Pom (USA – 4AD)
Un album que l’on retrouvera dans le top de nombreux classements. Trop long, trop fouillis, trop fourre-tout malgré quelques morceaux accrocheurs. Ca n’a pas pris ici.
Baxter Dury – It’s A Pleasure (UK – Pias)
Adulé par la critique, le crooner anglais sort certes un bon album, sympa sur le moment, notamment porté par l’excellent Palm Trees. Mais la hype éphémère semble prendre le pas sur une écoute dans la durée. Qui le réécoutera en 2015 ? Pour preuve, l’album précédent Happy Soup avait été aussi bien accueilli. L’avez-vous réécouté en 2014 ?
Cheatahs – Cheatahs (UK – Wichita Recording)
Du bon rock shoegaze comme on aime. Parfait pour se décrasser les oreilles et faire revivre la nostalgie bruitiste des 90’s, mais pas tellement plus.
Comet Gain – Paperback Ghosts (UK – Fortuna Pop)
Sorti chez Fortuna Pop!, ce label qui fait office de valeur sûre, Comet Gain n’est plus le punk rebelle des 90’s et continue plutôt sur les traces de la compil C86. Avec le seul membre originel David Feck, le nouveau line-up propose un album agréable et apaisant qui a tout pour plaire le temps de quelques écoutes.
Un groupe sympa et attachant, lorgnant aisément vers le style des Smiths pour un album tout à fait sympathique quand il est sorti au printemps. Et puis ils sont de Sheffield, alors on les aime bien ! On garde en tous cas un très bon souvenir de leur concert très convivial à la Flèche d’Or.
Damon Albarn – Everyday Robots (UK – Parlophone)
Oui c’est Damon Albarn, considéré (à juste titre d’ailleurs) comme l’un des artistes les plus créatifs de sa génération. Mais posez un autre nom sur la pochette, l’écouteriez-vous vraiment de la même façon ? Ici on s’est un peu endormi, à part sur le très groovy Mr Tembo. Cela ne gâche en rien ses excellents concerts.
Eagulls – Eagulls (UK – Partisan Records)
Toutes guitares dehors, le groupe de Leeds livre un album très plaisant pour qui veut se prendre un coup de décibels dans la tronche. Du rock brut très efficace, le temps de quelques écoutes.
Echo And The Bunnymen – Meteorites (UK – Savoy)
Signe d’un groupe qui persévère (devraient-ils ?), nos amis les Bunnymen peinent à retrouver la créativité d’antan. Meteorites n’a rien de l’impact que son titre pourrait laisser penser. On l’écoute pour le plaisir de la voix de plus en plus rauque de Ian McCulloch en déplorant le sens de la composition autrefois vénéré.
Fear Of Men – Loom (UK – Kanine Records)
Dans la catégorie twee-pop, Fear Of Men livre un album sympathique, un peu répétitif et vite oublié après sa sortie. Sans grand charisme, le groupe s’avère décevant sur scène également.
Forever Pavot – Rhapsode (FR – Born Bad Records)
Un bel album de rock psychédélique aux enluminures raffinées. Mais sans doute un peu trop. On s’y perd vite. Un peu l’équivalent du rococo en architecture : beau mais chargé. Dommage.
Honeyblood – Honeyblood (UK – Fatcat)
Du tatapoum plutôt bien foutu par deux écossaises qui ne délaissent pas le sens de la mélodie malgré les apparences rugueuses et quelques faux airs de Courtney Love (Super Rat en est un bon exemple)
I Love You But I’ve Chosen Darkness (USA – Monopsone)
Le groupe texan a surpris tout le monde en revenant à la surface sans crier gare après un premier album justement encensé par la critique en 2006. Mais voilà, en 8 ans, le groupe semble s’être plutôt assoupi. Si l’entame avec Faust et Stay Awake s’annonce franchement convaincante, le reste s’étouffe dans des compositions en mal d’inspiration à la production discutable (Heat Hand Up). Tout est résumé dans l’un des titres : You Are Dead To Me !
Inspiral Carpets – Inspiral Carpets (UK – Cherry Red Records)
La nostalgie du Manchester des 80’s mise à part, cet album de vieux sur le retour n’offre pas grand chose de vraiment excitant. Malgré l’attachement à ce groupe et à ce son si caractéristique, le son des Carpets vieillit en fait assez mal. Même ici sur ce blog qui doit tout au rock anglais, on passe vite à la suite. C’est dire…
Jessica 93 – Rise (FR – Teenage Menopause)
Adulé par la presse spécialisée, Rise est en effet un album assez bien foutu malgré un nom à dormir dehors et une pochette d’album dégueulasse. Des compositions accrocheuses, un son new wave assez artisanal (Asylum, White Noise), une ambiance parfois lugubre et oppressante… Un album intéressant, mais pas marquant pour autant.
Jim Noir – Finnish Line (UK – Jim Noir)
Inconnu en France, Jim Noir perpétue la tradition britpop avec un sens certain du songwriting. Allant chercher autant chez Teenage Fanclub qu’Oasis, Finnish Line est un album agréable au doux parfum de nostalgie. Pas tellement plus. (Lire la chronique complète)
King Tuff – Black Moon Spell (USA – Sub Pop)
Du rock tatapoum comme il en faut de temps en temps. C’est brut, efficace, ça défoule sur le moment, mais ça n’a rien de consistant sur du long terme. (Lire la chronique complète)
The Magic Numbers – Alias (UK – Caroline)
La bonhomie apparente et affirmée de ce groupe nous donne envie de nous attacher à cet album où les compositions longues et souvent mollassonnes ne révèlent rien de magique. On aurait dû le mettre dans les déceptions de l’année 2014.
Morrissey – World Peace is None of your Business (UK – Capitol)
Accueilli comme le meilleur album du Moz depuis Vauxhall And I (merveilleux album d’ailleurs réédité en 2014), World Peace is None of your Business est certes un bon album à la production joliment dégraissée et aux chansons travaillées. On retrouve d’excellents morceaux comme le titre éponyme inaugural, Starecase At The University ou encore Istanbul, deux titres 100% Moz en grande forme, d’autres convaincants comme Kiss Me A Lot ou I’m Not A Man (malgré son final excessif) mais aussi quelques écarts (par exemple le lourdeau Neal cassady drops dead parsemé de guitare espagnole). Mais ce bon cru est-il assez consistant pour s’inscrire dans la durée ? Pas sûr… La concurrence musicale nous entraîne vite sur d’autres terrains. Non, on n’accueille pas de la même façon un Vauxhall & I en 1994 et un World Peace… en 2014. The World have changed!
The Orwells – Disgraceland (USA)
Du rock garage de la côte est des Etats-Unis. C’est crado comme il faut et bien gaulé. Plaisant sur disque, décevant sur scène en France par rapport aux frasques annoncées outre-atlantique. Pourtant cette touche garage parsemée d’instants grunge (The Righeous One sonne très Nirvana dans ses riffs) fait parfaitement son boulot sur le moment même si… on les aura oubliés en 2015.
Ought – More Than Any Other Day (CAN – Constellation Records)
Encensé par pas mal de magazines et blogs, les canadiens de Ought, sans vraiment décevoir, ne nous ont pas bluffé pour autant. Catchy, un peu crado et porté par une rythmique efficace et une production assez brute, cet album de 8 titres nous donne plutôt envie de replonger dans les influences qui ont formé Ought comme les Talking Heads.
Pixies – Indie Cindy (USA – Pixies Music)
Des vieux sur le retour avec un faux album, étant donné qu’il s’agit d’une compilation de plusieurs EP sortis au compte-goutte. Loin de l’inspiration des 90’s, Indie Cindy livre quelques bons morceaux (Magdalena 318, What Goes Boom), certains franchement moins bons (Silver Snail, sorte de mauvais Pearl Jam, Another Toe In The Ocean, très formaté), et d’autres en demi-teinte comme Bagboy au refrain accrocheur mais au reste très grossier. Cet ensemble fait de cet album un moment aussi sympathique qu’éphémère sur un opus assez consensuel, étiquette que l’on aimerait ne pas coller aux Pixies. Allez, on file réécouter Doolittle. Arf, quelle claque !
Quilt – Held In Splendor (USA – Mexican Summer)
Un air de Woodstock et des Byrds plane sur ce deuxième album du combo de Boston. Parfois doux (Arctic Shark et ses guitares 70’s), parfois plus rythmé (A Mirror, Tired & Buttered), Held In Splendor réjouit efficacement sans transcender.
Real Estate – Atlas (USA – Domino)
Real Estate ne déçoit jamais, mais n’innove pas beaucoup. On prend autant de plaisir à écouter les albums tels qu’ils arrivent, mais malgré un sens de la composition indéniable, des arrangements habiles, Atlas vient se placer dans le ventre mou des albums 2014. On l’a beaucoup écouté au moment de sa sortie, mais peu après. Pourtant, on aimerait que tous les albums de 2014 soient aussi qualitatifs.
Stephen Malkmus & The Jicks – Wig Out At Jagbags (USA)
A l’image de Real Estate ci-dessus, Stephen Malkmus ne déçoit pas. Ses albums sont aussi réguliers que plaisants. Le bonhomme a su tirer un trait sur Pavement pour évoluer et garder son sens inné des compositions, certes moins lo-fi qu’avant. Wig Out At Jagbags est un bon album que l’on prend plaisir à écouter autant sur disque qu’en live (très plaisant concert au Divan du Monde en janvier 2014). Avant de passer à la suite.
Steven James Adams – House Music (UK – The state51 Conspiracy)
Steven James Adams est un songwriter anglais qui se lance en solo après 2 courtes expériences dans des groupes à la notoriété franchement dissimulée. Un album parfois un peu trop propre mais qui n’en reste pas moins un agréable moment de la rentrée 2014. (Lire la chronique complète)
Tahiti 80 – Ballroom (FR – Wallpaper)
Déjà 15 ans d’existence pour nos frenchies, rois de la sunshine pop. C’est frais, plaisant, dansant, on se tortille avec un cocktail dans la main, on le met sur la route des vacances d’été. Jusqu’au prochain album où on fera la même chose. C’est d’ailleurs ce que l’on fait à chaque album.
Tennis – Ritual in Repeat (USA – Communion)
Twee-pop, te revoilà ? Eh non, Tennis évolue avec quelques touches plus groovy 80’s et cette voix parfois à la Cindy Lauper ! Ritual in Repeat aurait pu être n’importe quel album de Tennis mais ce groupe discret grandit tout doucement en silence . Quelques écoutes bien appréciées et puis s’en va. Mention spéciale à leur site internet, à voir absolument !
Tijuana Panthers – Tijuana Panthers (USA – Innovative Leisure)
Du rock garage porté par une petite promo qui incite à l’écoute. Bien foutu, ça défoule comme il faut. A sa sortie on se dit que ça va être la révélation de l’année. Avant d’aller le repêcher en fin d’année pour le classement en se disant « ah oui, je l’ai écouté, il est cool cet album« .
The Vaselines – V For Vaselines (UK – Rosary Music)
Les écossais continuent leur retour après Sex With an X publié il y a 2 ans après une pause de 20 ans. C’est un groupe toujours aussi attachant, avec des morceaux agréables parfois noisy comme on aime. Un bon moment, autant sur disque que sur scène. (Lire le live report du concert de novembre à Lille)
The Vines – Wicked Nature (AUS – Wicked Nature Music)
Groupe qui faisait pas mal parler de lui dans les années 2000, les Australiens continuent dans le même registre depuis 15 ans. Au final, c’est pas dégueu, mais même avec un double album qui tient la route, on passe assez vite après quelques écoutes. Sans doute parce qu’il y a une concurrence plus accrocheuse ailleurs et qu’on a un peu l’impression d’entendre toujours la même chose depuis Highly Evolved en 2002.
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