Deuxième album pour le groupe de Liam Gallagher et les restes d’Oasis. Après deux singles vraiment peu convaincants publiés avant l’album, on n’attendait pas grand chose de la suite. Pourtant, le Lad et sa bande livrent un album truffé de bonnes intentions, mais qui prouvent malheureusement que l’Oasis d’antan est souvent un mirage…
Honnêtement, on ne misait pas un kopeck sur cet album. Déjà parce que Different Gear, Still Speeding avait révélé au grand jour que l’absence de Noel rend les compositions plus creuses et grasses, mais également parce que les singles dévoilés jusqu’alors nous avaient plutôt endormis. Be commence justement par Flick of The Finger, l’un des deux singles. Une intro lourde de cuivres un peu longue, et le plaisir revient dès les premiers sons de la voix de Liam. Les grosses guitares sont parties, la prod est plus léchée… mais voilà, il ne se passe rien ! La batterie est plate, ne s’emballe jamais, ça traîne en longueur. Vient ensuite Soul Love : guitare acoustique, batterie discrètement rythmée… et pareil, la voix parfaite de Liam qui sonne plus Lennon que jamais. Cette fois on accroche, c’est vraiment dépouillé, la voix est travaillée, quelques arrangement de xylophone et sons discrets viennent ponctuer la mélodie. Le tout est plié en 3 minutes, prolongées deux minutes qui s’étirent en longueur pour rien.
Dès le troisième morceau, Face The Crowd, on retrouve le son d’Oasis, cette voix entêtante et nasillarde de Liam, des cordes trop présentes et répétitives. Malgré tout, le titre reste accrocheur, sans pour autant dévoiler un enthousiasme fou. C’est en quelques sortes un résumé de cet album : il y a de bonnes choses, une excellente production, mais qui tente souvent de rattraper la faiblesse des compositions. Second Bite of The Apple ne déroge pas à la règle : on met des cordes un peu partout, on rajoute des cuivres, on fait tourner en boucle dans le shaker(maker) pour sortir même pas une imitation d’Oasis, mais quelque chose d’assez fadasse et mollasson. Soon Come Tomorrow sort un peu son épingle du jeu avec un son dépouillé, un solo de guitare qui pourrait rappeler une pâle copie de Gas Panic.
Pour le reste de l’album, vous avez le choix entre quelques titres de bonne facture, bien équilibrés et entraînants (Iz Rite), I’m Just Saying, le morceau le plus Oasis que vous pouvez copier/coller avec Hello, un Shine A Light qui tourne en rond, ou quelques balades acoustiques dépouillées. La voix faussement naïve de Liam nous touche presque sur Start Anew, mais il manque vraiment une composition digne de ce nom que la production tente de faire oublier derrière des arrangements de cordes. Le même syndrome touche également Don’t Brother Me et Ballroom Figured, deux jolies et attachantes chansons qui manquent un peu de pulpe dans leur jus.
La critique semble sévère, mais pourtant cet album est sincèrement attachant. La cure d’amaigrissement opérée par Dave Sitek à la production donne un vrai nouveau souffle, mais qui risque d’être réduit en bouillie en live. La voix de Liam est parfaitement dosée, et c’est vraiment ce qui fait tenir l’album sur la durée (j’ai écouté l’album une bonne vingtaine de fois !). Mais Be nous ramène à la réalité : la voix de Liam n’a d’écho que quand elle sert des compositions efficaces et travaillées. (Il suffit d’écouter Definitely Maybe juste après Be, pour s’en rendre compte !) C’était justement la force d’Oasis… mais ça, c’était avant !
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Merci pour cette critique. Je partage votre avis pour bonne partie. Après des dizaines d’écoutes, je pense toutefois qu’il faut, qu’il faudra bien toutefois cesser de vouloir comparer avec Oasis. Oasis est mort. Oasis a fait de gros hits… pour la dernière fois fin des années 90 !
On peut donc prendre la chose dans l’autre sens en affirmant que cet album est meilleur que la plupart des derniers albums d’Oasis. Le fait que vous citiez en comparaison immédiate l’album « Definitively maybe » révèle d’ailleurs bien ce point. On a jusqu’à oublié le titre de certains albums intermédiaires d’Oasis.
Alors cet album, si nous le jugions en dehors de ces « traces de l’histoire » ?
Le premier point, et vous le soulevez, c’est la force, l’intensité de la voix de Liam. Rien que pour ça, l’achat de l’album est justifié. Et ensuite ? Il est intéressant de noter que d’une critique à l’autre, les morceaux jugés d’intérêt ne sont pas les mêmes. Je regrette, pour ma modeste part, qu’il n’y ait aucun « hit » prévisible… sauf, sauf peut-être « Start aNew », véritable perle vocale, chanson « d’amuuuuuur » parfaite dans son genre, avec sa superbe envolée finale.
Le reste de l’album tient largement debout, surtout mis en parallèle aux productions contemporaines globales (et non pas face à ce qui pu se faire dans les années 90, voire 70 pendant qu’on y est). Une production parfaite (merci Sitek), des sonorités nouvelles (merci BE de tenter une nouvelle voie), des compositions oscillant entre l’honnête et le très bon. Sans génie atteindre le génie… Génie disparu, Noël y compris, à l’orée des années 2000.
Bon album donc, surplombant d’une tête les productions du moment. Merci Beady Eye 🙂