Samedi 28 Avril 2018, les canadiens d’Arcade Fire investissent pour la première fois de leur carrière Bercy, oui, (enfin, l’Accorhotel Arena doit-on maintenant dire !) pour la promotion de leur dernier opus Everything Now. Concert retransmis ce soir-là en direct sur le site d’Arte Concerts. Récit.
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Arcade Fire jette un air de Bourbon Street à Paris
C’est dans une salle déjà très correctement remplie (même si cette date n’affiche pas complet) que nous pénétrons juste avant la première partie assurée par un groupe de la Nouvelle-Orléans, Preservation Hall Jazz Band. Du jazz donc pour faire patienter un public de quarantenaires pour la plupart venu écouter de la musique dite indé. Pourquoi pas ? Arcade Fire fait partie de ces groupes comme Radiohead ou même les Red Hot Chili Peppers qui aiment casser les codes des programmations en proposant des premières parties en très lointain rapport avec leur musique. Qu’importe, Preservation Hall Jazz Band, formation principalement instrumentale nous emmène sur Bourbon Street, 45 minutes durant, et ce n’est pas pour nous déplaire. Agréable de voir jouer ce groupe devant un public respectueux, et plus encore, participatif. Assez rare pour le faire remarquer.
Arcade Fire met le feu à Bercy
Passé le traditionnel changement de matériel, les lumières s’éteignent enfin au son de la 5ème de Beethoven à la sauce disco par Walter Murphy. Win Butler et sa bande se présentent au fin fond de l’Accorhotel Arena. Tels des boxeurs au milieu du public, le groupe se dirige vers la scène centrale aux allures de ring de combat. L’analogie est bien évidemment volontaire. Déjà, c’est l’ovation qui annonce un grand concert et les premiers titres confirment ce sentiment. Le groupe commence en force avec la plage éponyme et premier single de l’album : Everything Now.
Outre la scène centrale idéale pour créer une communion avec le public, les effets de lumière sont magnifiques, deux boules à facettes géantes illuminent l’immense salle et des écrans géants suspendus sur chacune des faces de la scène permettent à chacun de profiter du spectacle.
A peine le premier morceau terminé que surgissent les premières notes lourdes du hit Rebellion (Lies) qui les a véritablement révélés. L’ambiance sur scène comme dans la salle est survoltée. Pour les deux prochains morceaux (Here Comes The Night Time et Haïti chanté par Régine Chassagne), le groupe est rejoint par des danseuses haïtiennes ainsi que Patrick Bebey (musicien traditionnel africain). Même si ces invités sont loin d’être indispensables, Arcade Fire tient à mélanger ses compositions avec des influences world music. C’est tant mieux puisque le mariage fonctionne parfaitement et apporte un plus visuel au show déjà très bien calibré. L’ambiance ne redescendra sûrement pas avec le titre suivant, l’énergique No Cars Go avec ses gimmicks repris en cœur par le public. OH !!!.
Communion parfaite avec le public
La suite du show sera un pêle-mêle de chansons puisées de leurs cinq albums studios. On notera un milieu de concert un peu plus calme avec des titres comme Neon Bible, My Body Is A Cage, Tunnels ou encore The Suburbs.
Une accalmie relative avant une nouvelle montée en puissance grâce à l’énergique Ready To Start, Sprawl II, le dansant Reflektor ou encore Afterlife. Outre une parfaite prestation musicale et un groupe aux membres complices tout à fait au point, la scénographie sublime la prestation d’Arcade Fire. Win Butler et Régine Chassagne, les deux chanteurs du groupe, s’offrent quelques incursions dans la fosse pour être encore plus en communion avec le public évidemment conquis. Le show se termine sur un dantesque Power Out qui finit d’achever l’Accorhotel Arena.
Un rappel qui se termine… dans la rue !
Après un court moment de repos, revoilà Arcade Fire de retour pour un rappel de trois titres : We Don’t Deserve Love et son intro façon karaoké, puis The Coffe Cola Song, une reprise de Francis Bebey, artiste camerounais (drôle de choix passable : éclectisme quand tu nous tiens…) et enfin, quoi de mieux pour terminer un concert que Wake Up, hymne indé fédérateur ?
Le public semble en redemander mais pendant que le groupe quitte la scène, fendant la foule en continuant le gimmick du dernier titre, les lumières se rallument. Le concert se finira sur le parvis de Bercy. Quel autre groupe pourrait finir un concert de cette manière ? Bien peu…
ENFIN UN GRAND CONCERT EN 2018 !
On quitte la salle avec des étoiles plein les yeux et les oreilles (sifflantes) en se disant qu’enfin on retiendra un concert intéressant de ce premier semestre 2018. Beaucoup avaient des doutes sur la capacité du groupe à pouvoir remplir l’Accorhotel Arena et ses 18 000 places. Ce fut chose faite avec succès même si le concert n’affichait pas complet. Force est de constater que le groupe a encore de sacrées réserves en live même si sa carrière discographique actuelle n’est plus aussi passionnante qu’auparavant (je pense aux trois premiers albums). Ce concert de deux heures quinze restera sans doute dans tous les esprits de ceux qui y étaient même si on regrette l’absence de certains titres comme Laika, Keep The Car Running, Intervention ou encore City With No Children, surtout en rappel. Au moins, on ne pourra pas reprocher au groupe de ne pas changer de setlist !
François Delporte
Arcade Fire à Paris – Setlist 2018
Everything Now
Rebellion (Lies)
Here Comes The Night Time
Haïti
No Cars Go
Electric Blue
Put Your Money On Me
Neon Bible
My Body Is A Cage
Neighborhood #1 (Tunnels)
The Suburbs
The Suburbs (Continued)
Ready To Start
Sprawl II
Reflektor
Afterlife
Creature Comfort
Neighborhood #3 (Power Out)
RAPPEL
We Don’t Deserve Love
The Coffe Cola Song
Everything Now (Continued)
Wake Up