Playlist indie pop rock indé – Avril 2022

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Playlist
Crédit: Pexels @inspiredimages. Image libre d'utilisation

Attention, grosse playlist pour ce printemps 2022 avec près de 2h de musique disponible sur Spotify, Deezer et Youtube (en bas de page).

Détails de la playlist indie pop Avril 2022


On commence sur les chapeaux de roue avec KATE CLOVER, une punk de Los Angeles qui s’était faite remarquer début 2022 par sa reprise de These Boots Are Made For Walking, célèbre titre de Lee Hazlewood rendu populaire par l’interprétation de Nancy Sinatra. Sur cette reprise, on notait également la collaboration de Brandon Welchez de Crocodiles, autre groupe californien bien connu. Le voilà donc à la production de ce premier album de Kate Clover, un album efficace aux guitares bruyantes, dans la lignée du mouvement riot grrrl et du punk des années 2000. Troisième album très réjouissant pour les américains de SAVAK qui mélangent habilement leurs influences. Le morceau que j’ai mis en playlist m’a fait penser à un mélange des Lemonheads et d’un Bob Mould calme. L’album est varié, mêlant indie et post-punk ce qui le rend aussi intéressant que plaisant. Plaisant est aussi le terme que j’emploie généralement pour décrire la pop des australiens de ROLLING BLACKOUTS COASTAL FEVER. C’est certes plaisant, mais j’avoue que la même recette pour un troisième album (toujours signé chez SubPop) rend le groupe moins intéressant. C’est efficace, enjoué, dynamique. Parfait en playlist, mais un peu long sur l’album quand on connaît les deux premiers ainsi que les deux EP. PAPERCUTS fait aussi partie des artistes passés chez SubPop. Le projet tourne autour d’un seul homme, le californien Jason Robert Quever, qui l’air de rien sort déjà son septième album ! Le dernier était sorti sur l’excellent label Slumberland. C’est un disque d’indie pop très plaisant, peut-être parce que je ne connais pas les autres (j’avoue) et qui m’a souvent fait penser à du Ride acoustique. On reste au soleil, mais cette fois du côté de Toulouse avec BEACH SCVM (prononcer « Beach Skeum »), un trio que je suis depuis leurs débuts avec leur rock supra cool et totalement décomplexé. L’album sort fin mai et j’avais envie de partager ce single très vacancier, comme souvent avec eux. Toujours en France, c’est le retour très réussi des parisiens de HOORSEES signés chez Howlin Banana Records. Un très chouette deuxième album qui sent bon la powerpop des 90’s. Ils revendiquent avoir écouté Weezer, Michka Assayas de Very Good Trip les compare aux australiens des Go-Betweens (dont le fils du fondateur, Robert Foster, officie au sein du trio hautement recommandable The Goon Sax). Ca  vous donne une idée.

En avril j’ai aussi découvert CHARLES WATSON, songwriter londonien autrefois aux commandes des groupes Slow Club et des Surfing Magazines. Cela m’a permis d’écouter ses deux albums, et celui-là est plus enjoué, à la fois pop et raffiné et très bien produit. Une sorte de réponse anglaise à Father John Misty dont on parle un peu plus bas.On arrive dans la partie un peu plus expérimentale de la playlist avec l’américain TORO Y MOI. Un nom qu’on voit souvent passer et auquel il est parfois difficile de coller une étiquette tant le songwriter-bricoleur aime mélanger les styles et casser les codes. Je suis le bonhomme de façon assez aléatoire, mais par exemple j’avais adoré l’album What For? sorti en 2015. Sur ce nouvel album sorti chez Dead Oceans, c’est un nouveau régal de compositions inventives et à la production toujours léchée, tombant certes parfois dans l’expérimentation sonore. On y retrouve des guitares noisy, du free-jazz, du bidouillage qui peut rappeler Beck ou LCD Soundsytem. Un album très très chouette !On passe du côté irlandais cette fois où il n’y a pas que Fontaines DC (dont on reparle un peu plus bas). J’ai découvert le groupe JUST MUSTARD (ce nom !) qui a sorti un single assorti de 2 faces B d’un rock assez sombre qui m’a rappelé le premier album de The Horrors. C’est lugubre, noisy, dérangeant…ça vaut le détour. A côté, la pop de l’anglais REUBEN’S DAUGHTER est particulièrement lumineuse. Un très bel album sorti chez Microcultures qui alterne entre morceaux pop enjoués (le bien nommé The Well), balades à tendance psyché (Bundle of Love) et morceaux plus expérimentaux (Every Sunday, Mami Wata).

Toujours côté anglais, voici mon gros, très gros coup de coeur : ASTREL K ! Je ne sais plus comment je suis tombé sur cet album, mais je l’ai écouté sans savoir qui était le bonhomme. J’ai écouté l’album d’une traite, puis une deuxième fois d’affilée. Kif absolu ! Et surtout, après ces deux écoutes, j’ai écouté au moins dix fois de suite le morceau Clean Coal ici en playlist. C’est seulement après que je me suis rendu compte qu’il s’agissait de Rhys Edwards, guitariste de Ulrika Spacek ! Voilà, tout s’explique !! Cet album solo est un régal absolu. A l’image de son groupe d’origine, c’est inventif, dissonant, mélodique à la Deerhunter, jamais trop prévisible. Si le titre inaugural m’a replongé entre The Soft Bulletin des Flaming Lips et les Sleepy Jacksons, le reste de l’album est très riche d’arrangements, bidouillages malins aux rythmiques jamais trop linéaires. Côté inventif, le norvégien SONDRE LERCHE, installé depuis quelque temps aux Etats-Unis continue de sortir des albums (une dizaine d’albums studio depuis 20 ans !) au songwriting impeccable. C’est très raffiné, n’hésitant pas à s’affranchir des codes en sortant des morceaux de 10 minutes aux arrangements ambitieux (Dead of The Night, Avatars of Love). Un album très dense (14 titres, 1h25 !) que j’ai eu du mal à apprivoiser au début, puis que j’ai vraiment adopté en l’écoutant par petits bouts. Assurément un grand album.C’est ensuite la partie la plus groovy de la playlist avec le retour des filles de WARPAINT après 6 ans d’absence. Quelques membres du groupe de Los Angeles étaient dans des projets parallèles et c’est donc avec plaisir qu’on les retrouve ensemble. L’album est très intéressant car il trouve une vraie cohérence au milieu de titres pourtant variés, tantôt groovy, tantôt langoureux. Une réussite. Côté groovy, WARMDUSCHER est bien placé aussi. Extirpé du collectif Fat White Family, Clams Baker Jr. continue ses bidouillages électro-rock jamais formatés sur ce quatrième album (le premier chez Bella Union) produit par Joe Goddard et Al Doyle de Hot Chip. Pas vraiment mon style de prédilection, mais un album que j’ai pris plaisir à écouter par moments, et qui offre une bonne transition vers le nouveau JON SPENCER AND THE HITMAKERS. Jon Spencer est une figure du rock alternatif américain. Aux commandes de The Jon Spencer Blues Explosion depuis les années 90 avec quelques albums cultes (ACME en 98 produit par Steve Albini par exemple), c’est avec d’autres joyeux lurons, The Hitmakers, qu’il revient cette fois. Au programme, du tout feu tout flamme comme on peut s’y attendre avec le bonhomme. Du rock crado tendance indus où Jon Spencer ne se fixe aucune limite. Ca dépote, ça sent les atmosphères un peu dégueu et peu recommandables. Tout va donc bien chez Jon Spencer !

Retour au rock à guitares, dans un style différent, avec SPIRITUALIZED et son neuvième album. J’avais un peu zappé les productions de Jason Pierce ces dernières années, ayant souvent du mal avec les albums entiers. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle des titres à rallonge, qui m’ont… totalement captivés. Les morceaux s’étirent avec des nappes de guitares et autres arrangements qui se superposent, servis par une production aux petits oignons. A écouter très fort ! Autre grand retour après 4 ans d’absences, celui de Josh Tillman, aka FATHER JOHN MISTY. Le crooner s’affiche dans un style souvent jazzy-rétro qui lui sied à merveille. Sans être pompeux, Josh Tillman trouve l’angle idéal pour séduire sans surenchérir. Les cordes sont omniprésentes, toujours bien dosées. Un album idéal pour un dimanche matin. Côté surenchère, les australiens de KING GIZZARD AND THE LIZARD WIZARD en connaissent un rayon ! Groupe totalement fou, tant par sa capacité à produire des albums (20 albums studio en 10 ans de carrière !!!) que celle à ne jamais faire la même chose ! Omnium Gatherum en est la preuve vivante, passant d’un morceau d’ouverture soul virant au rock garage puis psyché sur 18 minutes, avant de boucler cet album de 1h20 sur un morceau de 2 minutes aux tendances groove orientales. Ca en dit long sur ce qu’on retrouve entre les deux ! Côté psyché, c’est aussi le retour de la française MELODY’S ECHO CHAMBER avec son troisième album en 10 ans. J’ai eu du mal avec cet album qui reste trop dans la lignée du premier sorti en 2012 et qui surfait avec brio sur la vague Tame Impala que le leader Kevin Parker avait justement produit. J’ai eu du mal avec la production, la voix cristalline, les virées éthérées et vaporeuses. Toutefois, le contexte de sa production le rend autrement plus intéressant. Melody Prochet pensait arrêter la musique après le deuxième album ainsi qu’un accident et une grosse période de cheminement personnel. La voilà désormais installée en forêt dans le sud de la France avec d’autres projets comme de l’art-thérapie dans des Ehpad. Un vrai cheminement. Dans les voix haut perchées de cette playlist, j’ai aussi découvert la new-yorkaise RENATA ZEIGUER sur un album que pourraient faire les Cocteau Twins ou même Warpaint qui feraient de la pop lo-fi! L’album est très réjouissant, doux, entraînant et mélodieux.Après cette pause douceur on revient toutes guitares dehors avec les irlandais de FONTAINES D.C qui s’affichent indéniablement comme le futur gros groupe du rock à guitare. Sur ce troisième opus, ils s’affirment encore un peu plus et semblent devenir une vraie pointure du rock comme l’ont fait les Arctic Monkeys avant eux. J’avais moyennement accroché avec le premier, beaucoup aimé le deuxième, et ce troisième marque un vrai tournant. Tout est maîtrisé : attitude vocale, ambiances, riff de guitares, production. Assurément l’album que l’on retrouvera dans tous les best of de fin d’année, à juste titre.

https://www.youtube.com/watch?v=IJvwi3N80g0

Il en faudra un peu plus à GOLDEN APPLES pour atteindre ce statut. Le projet solo de Russel Edling, songwriter de Philadelphie, est passé au statut de groupe sur ce deuxième album pour ce mélange plutôt plaisant d’indie pop aux riffs éprouvés (High School) tendance lo-fi à la cool (Cosmic Candybar). Retour en perfide Albion avec SIMON LOVE, autrefois aux commandes du groupe The Loves, et qui en est déjà à son troisième album solo. Véritable héritage de la pop 60’s tout comme de la britpop, cet album régale par son sens des mélodies aussi limpides qu’un refrain de Teenage Fanclub, le tout dans un emballage de cuivres, cordes et orgues parfaitement arrangés. L’album le plus british du mois !C’est dans le cadre de la très bonne émission Spirit In The Night que j’ai découvert JEANINES, duo de New-York qui sort son deuxième album de pop DIY sur l’excellent label Slumberland Records. On est complètement dans  la dynamique des groupes de twee ou jangle pop. Plaisant, mais à petite dose pour moi. Ca tombe bien, c’est plutôt express : 13 titres sur un album de 20 minutes !On arrive dans le moment calme et mélancolique de la playlist avec CHRISTIAN LEE HUTSON, californien qui signe son deuxième album au songwriting impeccable. L’album commence presque comme un Across The Universe, tout en douceur, mettant la qualité de la composition en avant, sans artifice. Le reste de l’album s’avère parfois plus sophistiqué, rappelant très souvent le regretté Elliott Smith, tant dans les morceaux acoustiques que les versions plus électriques. Côte songwriting, la barre est placée très très haut avec DANIEL ROSSEN, qui, échappé de Grizzly Bear, sort son premier album solo. Il est indéniable que c’est d’une qualité et inventivité qui tutoie les sommets. La voix et la production aussi. Toutefois j’ai eu du mal à bien appréhender cet album où j’ai eu l’impression parfois que la technique prenait le dessus sur l’émotion. Technique vocale, d’arrangements, la qualité de l’harmonie. C’est un album qui m’a demandé du temps. On termine avec les anglais de MAMAS GUN, groupe qui semble sortir tout droit des années 70 avec sa soul suave. Déjà le cinquième album pour un groove ensoleillé absolument imparable. Idem pour les californiens de THE SURE FIRE SOUL ENSEMBLE et leur quatrième album de funk jazz instrumental que l’on imagine bien samplé à gogo par des groupes de hip-hop. 

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Playlist indie pop rock indé Youtube – Avril 2022