Playlist indie pop rock indé – Avril 2021

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Voilà l’une des plus grosses playlists mensuelles que j’ai publiée. 34 morceaux et 2 heures de musique. Alors certes auparavant je ne mettais dans la playlist que si un album était sorti. Désormais, même si c’est un single pour annoncer un album, je le mets aussi. Et il faut dire que le mois d’avril a été particulièrement costaud.

Pas envie d’en savoir plus sur les groupes de la playlist d’avril ? Les playlists Spotify, Deezer et Youtube sont en bas de l’article (via le sommaire ci-dessous).

Grosses guitares et riffs décalés

Le début de la playlist est assez noisy et rythmé. L’entame est honorée par les Français de UNSCHOOLING qui ont sorti un EP chez Howlin Banana. J’avais vu Unschooling en concert en première partie de OMNI, groupe dont ils sont très proches musicalement. Cet EP est très cool et énervé comme il faut. On peut en dire autant des anglais de SQUID pour qui le premier album arrive demain le 7 mai. Dans la lignée des bons groupes post-punk comme Idles ou Fontaines D.C, avec notamment la particularité que le chanteur/hurleur principal est le batteur.

A côté, les américains de REMEMBER SPORTS paraissent bien calmes avec leur power-pop pourtant très efficace. Côté Français, le trio EDGAR SUIT (2 frangins et un pote) signe un album auto-produit aussi très efficace. Toujours dans ce style un peu power-pop, on notera l’EP des anglais de TRAMPOLENE, groupe signé sur le label Strat Original d’un certain Pete Doherty. On ralentit la cadence avec DRY CLEANING, des anglais qui s’affichent dans le style chanté/parlé sur fond de post-punk entêtant. Addictif. Et l’album est produit par John Parish. L’album surprise du mois est sans doute celui de FEMALE SPECIES avec leur histoire farfelue. 29 titres sur cet album presque 1h20. Mais ceci s’explique car il s’agit d’un groupe créé par deux sœurs en… 1966 en Californie, qui ont toujours écrit mais jamais sorti d’album ! Celui-ci est donc leur premier album ! Côté californien, c’est aussi le retour du prolifique NICK WATERHOUSE qui nous a habitué à sortir un album tous les deux ans. Ca sent le voyage, la détente, le rythm & blues à l’ancienne et c’est toujours aussi appréciable. On ne peut pas dire que ce soit la marque de fabrique des norvégiens de MINOR MAJORITY, plutôt habitués à des ambiances plus mélancoliques et calmes. Ce nouveau single beaucoup plus dynamique plaira certainement aux fans de…

Glasgow, Liverpool, Sarah Records…

TEENAGE FANCLUB de retour avec un nouvel album, ce qui est un petit événement pour ce groupe de Glasgow iconique de la scène indie pop depuis 30 ans et qui sort un album tous les 5 ans. Si ce douzième album laissera peut-être les nostalgiques des années 90 un peu sur leur faim, il n’en reste pas moins un album réjouissant de mélodies toujours imparables. On descend un peu au sud de Glasgow pour atterrir à l’aéroport John Lennon de Liverpool et retrouver les incontournables THE CORAL sur leur dixième album en 20 ans d’une carrière exemplaire. Et comme s’il fallait fêter ça, ces scousers (le nom familier que l’on donne aux vrais liverpuldiens) livrent un double album de 55 minutes. C’est (forcément) très british, assez enjoué sur le premier disque, plus psychédélique 60’s sur le deuxième. Retour à Glasgow avec JIM McCULLOCH, ancien membre des Soup Dragons et qui revient avec un projet solo qui sort sur le génial label Violette Records (qui avait entre autres sorti le magnifique Studio Electrophonique). Un projet dont même Teenage Fanclub dit le plus grand bien.

La transition parfaite est incarnée par OLIVIER ROCABOIS, ce français très anglophile qui a sorti un album de pop harmonique exubérant, d’une richesse incroyable (Lire la chronique de l’album d’Olivier Rocabois). Un album dont la pochette a été réalisée par Pascal Blua, aux commandes du label Violette Records cité plus haut. Vous comprenez donc la transition. La twee-pop légère (pléonasme ?) de THE CATENARY WIRES est bien loin de la grandiloquence d’Olivier Rocabois mais fait le plus grand bien. Ce duo anglais est formé par l’ancienne chanteuse du groupe d’Oxford Heavenly, Amelia Fletcher, l’une des signatures du mythique label gallois Sarah Records.

… et la Californie

La pop de THE RED, PINKS & PURPLES, bien que californienne (San Francisco), est très proche de Teenage Fanclub, de Sarah Records. Un album composé et enregistré quasi seul par sa tête pensante Glenn Donaldson. On passe du côté de Los Angeles cette fois, avec la pop atmosphérique et lancinante de CORY HANSON, qui s’échappe de son groupe Wand pour livrer ce somptueux deuxième album solo. L’ensemble est mélodique, feutré et pourtant aussi très spatial. Parfait pour patienter avant un nouveau Wand (dont le dernier, Laughin Matter sorti en 2019, est un pur chef-d’œuvre !). TOMEMITSU vient aussi de Los Angeles et alterne entre pop songs ensoleillée (I’ll Be Alright, Say You Want Me) et bedroom pop. Un album fait maison très agréable et varié.

Guitares noisy et shoegaze

Nous revoilà rapidement en France avec une très bonne surprise, l’EP des lyonnais de LUNATION FALL qui livrent une shoegaze dreampop très convaincante qui l’a aussi rappelé certaines ambiances de The Luxembourg Signal ou les Raveonettes.


Puisqu’on est dans le grand son, difficile de passer à côté de DINOSAUR Jr. qui revient avec un douzième album qui sonne comme beaucoup d’autres mais qui est toujours aussi agréable à écouter. Voix plaintive quand c’est Jay Mascis au chant, grosse batterie (I Met The Stones), guitares fuzz et solo qui glissent. Lou Barlow y signe et chante 2 titres qui lorgnent de près vers son autre groupe Sebadoh. L’ensemble a été co-produit par Kurt Vile. Un album noisy qui peut même sembler très calme à côté du trio australien CLAMM qui débite des punk song noisy à un rythme effréné. Ames sensibles, d’abstenir.

Rien ne semble arrêter les canadiens de BORN RUFFIANS qui après deux albums sortis en 2020 remettent le couvert sur un album ensoleillé qui fourmille d’idées. De son côté, l’anglaise DU BLONDE a un son assez américain qui m’a pas mal rappelé les Dandy Warhols. Et sur ce quatrième album, elle invite notamment Ezra Furman ou encore Shirley Manson de Garbage ou Andy Bell de Ride. Un album aux guitares musclées efficace.

Il semblerait d’ailleurs que Kip Berman, ancien leader de The Pains of Being Pure At Heart, ait aussi pas mal musclé ses guitares et sa voix sur son nouveau projet THE NATVRAL sur un album très cool. Côté projets solos, j’ai découvert l’anglais BLACKABY avec des mélodies réjouissantes alliant joliment mode mineur et majeur (Warm and Sweet). Un EP entraînant sur des compositions vraiment réussies où la guitare acoustique révèle aussi sa belle puissance. Une ambiance pas si lointaine du très bel album de l’anglais BEJAMIN BELINSKA qui met aussi la guitare acoustique à l’honneur sur une production assez proche de Blackaby. L’album est sorti sur le label Hidden Bay qui a sorti en mars le nouvel album de The Death of Pop. Avril marque aussi le retour surprise des norvégiens de KINGS OF CONVENIENCE ! La moitié de The Whitest Boy Alive (Erlend Øye) et son pote sont fidèles à leur son intimiste en entraînant. Un album se prépare.

Le Superhomard, Ponta Preta, Pastel Coast : du son pour les voyages et les vacances

Côté voyage, on misera sur l’album de MAXWELL FARRINGTON et LE SUPERHOMARD. Le premier est un australien émigré en Bretagne, l’autre est le groupe de Christophe Vaillant, originaire d’Avignon et qui a sorti un génial album Meadow Lane Park en 2019. Ils se trouvent des amours communs pour Lee Hazlewood et Scott Walker et décident d’enregistrer ce chouette album qui fait voyager. Une belle signature sur le label bordelais Talitres. On reste sur un label français avec THE EMERALD ISLE qui sort sur Requiem Pour un Twister. Ce groupe est celui de Vinyl Williams qui a sorti quelques albums de pop synthé-atmosphériques. C’est ensoleillé, souvent dansant et très plaisant. Côté dansant, les français de PONTA PRETA ne sont pas en reste. Basse groovy, synthés 70’s et rythmes entêtants. Un album vraiment groovy qui sent les beaux jours et les vacances !

Ce n’est pas PASTEL COAST qui dira le contraire. Les Boulonnais montent (encore) un cran en termes de composition et production et viennent se frotter à Phoenix sans aucune gène, et ils ont bien raison ! On termine la playlist côté anglais avec le grand retour de FIELD MUSIC, toujours aussi efficace en termes de compositions accrocheuses et une production très reconnaissable, avec toujours de belles harmonies vocales. La douceur viendra de EX:RE (prononcer « ex ray »), à savoir le projet solo d’Elena Tonra du groupe Daughter. J’avais adoré son premier album solo, ultra bien produit, inventif. Ce nouveau morceau n’est autre qu’une reprise de Blonde Redhead très réussie, que je préfère d’ailleurs à l’originale car j’aime beaucoup le timbre de voix d’Elena Tonra. On conclue en douceur avec une autre reprise, cette fois de l’anglais Danny Green aka DG SOLARIS qui reprend un morceau de Marty Willson-Piper (ancien membre du groupe australien The Church). Calme et volupté aux arrangements simples et soignés.

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